Journal de bord de l'Harmattan
Tue, 10 Feb 2015 23:00:00 - 12° 47 S, 38° 54 W
N° 777 - La remontĂ©e du Rio Paraguaçu

23h00 en France, 19h00 heure du bord.


Bonjour Ă  tous,

Quelques jour à Salvador suffisent, le bruit, la densité de
population, la poussière, tout nous a poussé à partir explorer cette
fameuse Baïa de Todos Os Santos et hier matin nous avons quitté la
marina pour la très renommée île d’Itaparica. Nous avons jeté l’ancre
en début d’après midi juste en face du village éponyme, devant la
marina.

Le monde des navigateurs au long court étant très petit, j’ai retrouvé
avec plaisir, amarré dans cette marina, un copain croisé en 2012 au
Cap Vert. Nous avons bu un café sur son bateau dont j’adore le nom (La
boiteuse) et il m’a raconté son périple des trois dernières années.
Puis nous sommes retournés sur Harmattan pour attendre la fin des
grosses chaleurs. Il est impossible de sortir entre midi et 17 heures,
le soleil tape vraiment trop fort.

Qu’il est agréable ce village ! Quel changement avec la frénésie de
Salvador ! Ici c’est le calme et la tranquillité. Il est aussi très
joli. C’est ambiance coloniale avec des rues bordées de maisons dont
les façades pourraient servir de décor à un film sur la culture de la
canne à sucre par les esclaves venus d’Afrique dans les années 1600 ou
1700.

Nous devons retourner Ă  Salvador jeudi car Francine et un couple
d’amis arrivent par l’avion du soir, aussi nous n’avons pas le temps
de visiter cette merveilleuse île plus en détail pour l’instant mais
j’y reviendrais la semaine prochaine. Je ne peux laisser Jacky
repartir sans avoir effectué la remonté du Rio Paraguaçu.

Nous partons donc ce matin de bonne heure et nous naviguons avec les
Saveiros, les grands voiliers de travail traditionnels en bois de 15 Ă 
20 mètres. Ils sont dotés d’un très grand mat, un tronc d’arbre très
droit sur lequel ils Ă©tablissent une Ă©norme voile Ă  corne blanche ou
bleu ciel ainsi qu’un tout petit foc.

Ils transportent tout ce qui est possible Ă  travers la baie, produits
agricoles, bétail, … en direction de Salvador, madriers, parpaings,
sable, briques, bière … dans l’autre sens. Avant ils n’avaient pas de
moteur, ils fonctionnaient avec le vent et les courants de marée mais
maintenant ils sont équipés de ces fameux « long tail » comme en Asie.

Nous mouillons à midi à l’entrée du fleuve afin de déjeuner et
d’attendre le courant de flot qui est d’environ trois Nœuds. La basse
mer est à 13h43 locale. Après une petite sieste nous sommes prêts à
affronter cette ballade.

Le fleuve est relativement Ă©troit et nous pouvons admirer les berges.
La végétation est luxuriante, il y a de la mangrove mais également
d’immenses palmiers. Par endroit il y a de belles plages et ailleurs
des falaises ocre ou terre de sienne brulée qui tombent à pic dans
l’eau. Au dessus des collines de grands rapaces planent dans les
ascendances. Et par moment une propriété superbement entretenue
défile, il y a du gazon, c’est beau.

Nous arrivons ce soir devant Maragojipe, une petite ville d’environ 20
000 habitants. Cet endroit a été prospère par sa production agricole
de canne Ă  sucre et de tabac. Nous allons descendre Ă  terre pour
visiter et nous imprégner de l’ambiance locale.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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