Journal de bord de l'Harmattan
Wed, 14 Aug 2013 15:00:00 - 36°37’N 27°50’E
N° 658 - Escale technique Ă  Simi



18H00 heure du bord, 17h en France.


Bonjour Ă  tous,

Faire une escale technique à Simi c’est le rêve, ici pas de moustiques
ni de Mistral comme Ă  Port Saint Louis du RhĂ´ne, uniquement une eau
claire et cristalline qui dépasse les 31 degrés. Par contre quelle
chaleur Ă©crasante, entre midi et 17 heures, pas question de mettre son
nez hors du bateau.

Pour ĂŞtre plus exact, je devrais Ă©crire entre midi et 16h40, heure Ă 
laquelle l’énorme paquebot des « Blue star Ferries » entre dans le
port en faisant meugler un long moment sa puissante corne de brume qui
réveillerait un mort en se répercutant sur les montagnes
environnantes. Quel spectacle ! Tous les « Gulets » s’écartent de son
passage et attendent à l’extérieur que le paquebot reparte.

Je n’ai toujours pas compris comment il arrive à faire demi-tour dans
le port, il est tellement grand et le port si petit. La manœuvre se
fait à toute petite vitesse et il n’y a surement que quelques mètres
de chaque côté. D’ailleurs la police fait vider cette partie du port
avant l’arrivé du ferry. A 17h pile, le paquebot repart, laissant la
place aux quelques 20 ou 30 « gulets » et autres gros yachts de
plaisance qui attendent pour entrer passer la nuit au port. La soirée
Ă  Simi commence.

Pour essayer de réguler un peu la température intérieure, et malgré
l’isolation exceptionnelle de mon bateau, j’ai installé le taud de
soleil. A 16 heures, il fait tout de même 33 degrés dans le bateau.
Cela incite Ă  une longue sieste, mis Ă  part les restaurateurs et les
cafés, la vie s’arrête l’après-midi.

J’essaye tout de même d’avancer les travaux, j’ai déjà révisé cinq
winchs, il ne m’en reste plus qu’un. Pour les gros winchs d’écoute de
génois le travail était important mais quel plaisir une fois le winch
remonté. Il faut que je commande un ressort de cliquet que j’ai trouvé
cassé, heureusement les cliquets vont par paire et le winch concerné
continue Ă  fonctionner normalement.

Je me suis également occupé de mon génois. Pour passer commande il
fallait avant toute chose que je détermine les dimensions exactes de
mon gréement. Je n’ai qu’un triple mètres et ce n’est pas l’idéale.
J’ai essayé de trouver un double décamètre (20 mètres) mais sur les
îles c’est introuvable.

Le problème est de mesurer le I du bateau, c’est la longueur entre les
réas de tête de mât et les cadènes des galhaubans au niveau du livet
de pont. Je dois Ă©galement mesurer la longueur maximale possible du
guindant, c’est-à-dire la longueur entre le point d’amure du génois
sur le tambour de l’enrouleur et son point de drisse une fois
l’émerillon hissé au maximum.

J’ai donc pris un bout (une corde si vous voulez) et je l’ai hissé en
tête de mât à l’aide de la drisse de génois. J’ai mis ensuite deux
morceaux de chatterton pour délimiter les points à mesurer, j’ai
redescendu le bout puis j’ai pris mon mètre et tenté de mesurer. J’ai
mesuré au moins dix fois en trouvant à chaque fois un résultat
différent ! Mais pas différent de quelques centimètres, non, 20, 30
centimètres ! La mesure de la longueur du guindant est primordiale car
elle détermine directement la longueur de guindant de la voile qui
doit être un poil plus courte de façon à pouvoir être étarquée.

J’ai fini par déterminer une longueur de 13,92 mètres. Mais avant de
passer la commande j’ai voulu, par mesure de sécurité, étendre ma
voile au sol et prendre les mesures sur la voile elle-mĂŞme. Ici, seule
l’aire de la station service permet cette manœuvre. Hier matin, je
remonte l’ancre et je me dirige vers celle-ci. Je fais le plein, 200
litres de gasoil et je demande l’autorisation que l’on m’accorde
gentiment. J’étale mon génois, je mesure puis je le plie correctement,
le tout en plein cagnard. Quel coup de chaud. La fille de la station
m’apporte un verre d’eau glacée, quel bonheur !

De retour au mouillage, je n’y comprends rien, je trouve un guindant
de voile total de 14,58 mètres ! Il y a une erreur quelque part. J’ai
beau retourner le problème dans tous les sens, il faut que j’y
retourne pour vérifier mes mesures. Ce matin je me lève donc à 5h30
alors qu’il fait encore nuit, je charge le génois dans l’annexe (il
fait une trentaine de kilos) et je repars mesurer.

En fait je m’aperçois qu’il n’est pas possible de mesurer avec un bout
car celui-ci peut s’allonger de plus de 10% et la mesure que j’avais
faite Ă  13,92 m est en fait de 14,72 M. Quelle erreur !

Finalement j’ai commandé ma voile chez Rolli Tasker, à Phuket en
Thaïlande. J’avais eu recours aux services de cette voilerie lors de
mon tour du monde, ils sont très professionnels et le prix incluant le
transport est sans commune mesure avec les prix Français ou même
Turcs.

A bientĂ´t.



Jean-Louis
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