Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 13 Oct 2012 17:00:00 - 40°07N 2°40E
N° 586 - Une traversĂ©e en deux Ă©tapes

19H00 en France, 19H00 heure du bord


Bonjour Ă  tous,

La semaine qui arrive s’annonce un peu compliquée au niveau météo dans le golfe du Lion, aussi j’ai décidé de traverser en deux étapes de façon à être sûr d’être à Marseille samedi prochain.

Mon premier objectif est de rejoindre la baie de Rosas, juste sous le cap Creus. De cet endroit je peux rejoindre Marseille même s’il souffle un Mistral modéré. Comme la météo prévoit un force 7 de NNW sur la zone à partir de dimanche soir, j’ai relevé l’ancre en début d’après midi et je m’arrêterais quelque part sur la côte demain après midi pour attendre la fin de cet épisode de vents non favorables.

Je devrais pouvoir repartir mardi après midi direction Marseille avec un vent favorable pour arriver avant mercredi soir car une renverse va avoir lieu jeudi et vendredi avec un force 8 d’ESE. Dans tous les cas je dois être à Marseille ou à l’Est de Marseille mercredi soir.

Hier soir j’ai enfin pu me faire un petit restaurant. A Porto Soller il y a le choix, la rue principale qui borde la plage est truffée de restaurants. Finalement j’ai pris une sole meunière, c’était délicieux et très abordable.

Ce matin, sur un ponton, j’ai dû dédicacer un Voiles et Voiliers pour Michel. Ce n’est pas désagréable et cela m’a permis de me faire un copain. Il est venu visiter Harmattan puis nous sommes allés déjeuner ensemble. Nous avons passés un bon moment à parler d’immobilier, de bateaux, de l’état de l’économie …

Il est arrivé hier en plein pendant l’orage, quelle arrivée ! Je crois que la femme de son copain a été traumatisée. Il est heureux que cet orage se soit produit dans la journée, s’il s’était produit la nuit cela aurait pu tourner à la catastrophe.

Souvent, les gens qui n’ont pas l’habitude d’aller en mer commencent à avoir de l’appréhension lorsqu’ils ne voient plus la terre alors que c’est justement en haute mer que l’on est le plus en sécurité, il ne peut pas arriver grand-chose. Le pire est que le bateau soit couché sur l’eau par une survente mais il se relèvera aussitôt, c’est comme un culbuto. Sous nos latitudes le bateau ne peut pas sancir, cela n’arrive que dans les très grosses mers du sud. C’est en fait lorsque le bateau fait un soleil, que l’étrave se bloque dans l’eau et que l’arrière du bateau passe devant un faisant un grand arc de cercle.
C’est redoutable, le mât se casse et c’est toujours une avarie grave.

Alors que, lorsque l’on est près de la côte, près des dangers comme l’on dit, la situation peut vite devenir critique, comme hier par exemple, si l’orin d’une bouée s’était pris dans l’hélice, le bateau n’est plus manœuvrant et il peut aller tosser sur les rochers. Un bateau est ainsi très vite perdu.

Je suis donc parti en début d’après midi, il y a peu de vent, du vent d’Est autour de 10N mais il y a pas mal de mer, une houle venant de NNE assez désagréable. J’espère qu’elle va s’atténuer dans la nuit car elle casse pas mal la vitesse du bateau.

20 Miles au compteur, ce soir Ă  19 heures. La cĂ´te est devant la proue Ă  90 Miles environ.
Dans une semaine exactement nous serons en train de faire la fĂŞte.

A bientĂ´t.

Jean-Louis
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