Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 29 Sept 2012 17:00:00 - 44°16N 7°09W
N° 572 - Au large de la province des Asturies

19H00 en France, 19h heure du bord

Bonjour Ă  tous,

C’est vers 21 heures hier soir que j’ai quitté les eaux françaises
pour entrer dans les eaux espagnoles. La frontière qui est bien
indiquée sur ma cartographie n’est pas matérialisée en mer, ni
barbelées, ni barrière, ni douaniers.

J’ai encore passé la nuit au moteur pour absence de vent.
Contrairement Ă  ce que je pensais, le golfe de Gascogne est absolument
vide, il n’y a rien, je n’ai vu aucun bateau depuis deux jours. Du
coup j’ai passé une grande nuit dans ma couchette, sans être dérangé.

Puis en milieu de matinée, Eole se décide enfin à travailler et il
m’envoie un bon Nord Est qui souffle entre 15 et 20 Nœuds. Cela me
permet de couper le moteur et d’apprécier sans modération cette
navigation. Malheureusement, ce vent prend progressivement de l’Est,
pour venir en plein sur mon arrière. La bôme largement débordée,
Harmattan se met à rouler effroyablement juste au moment du déjeuner.
RĂ©sultat, mon assiette de coquillettes avec mon steak et la sauce au
beurre vole à travers le cockpit et se répand au fond de celui-ci. Je
suis furieux et je n’ai plus qu’à plier la table et m’agenouiller pour
terminer mon repas comme un chien en ramassant les coquillettes une Ă 
une. Heureusement personne n’est là pour me disputer mon reste de
steak, j’aurai pu mordre.

C’est d’autant plus rageant que, le déjeuner terminé, le vent revient
Nord Est et que je peux ainsi reprendre de l’écoute de grand voile
permettant au bateau de s’appuyer sur le vent.

Je m’étais très vite habitué à une tenue presque tropicale la nuit
dernière mais ce vent du nord m’apporte une fraîcheur qui m’oblige à
me couvrir à nouveau. Il fait 4 à 5 degrés de moins qu’hier.

Je me rapproche de la côte et cette nuit je vais longer le « Cabo
Ortegal » à une dizaine de Miles. Je vais ensuite longer la côte
jusqu’au cap Finisterre que je devrais atteindre demain soir. Il y a à
cet endroit un rail de séparation de trafic mais je pense l’éviter et
passer Ă  terre de celui-ci. Avec les pĂŞcheurs, je risque de ne pas
dormir beaucoup cette nuit.

Je suis en train de lire QOVOP, le livre qu’ont écrit les trois jeunes
(Baptiste, Manuel et William) après leur tour du monde. Cela me fait
revivre mon voyage et c’est bon. Je vais les retrouver au Crouesty car
ils assurent la conférence du vendredi soir. Pour le temps du Mille
Sabords, il y aura une tente où chacun des conférenciers aura une
place pour accueillir les visiteurs intéressés. Il va me falloir un
peu de matériel, essentiellement des panneaux, les visiteurs adorent
lire les panneaux avant d’engager la conversation.

128 Miles au compteur depuis hier soir, 277 sur la route fond depuis
La Rochelle.

A bientĂ´t.

Jean-Louis
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