Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 23 Jun 2012 19:00:00 - 28° 45’W 36° 32’N
N° 514 - ThĂ© ou cafĂ©

21H00 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Lorsque je ne suis pas en mer, j’adore regarder cette émission de Catherine Ceylac « Thé ou Café » les samedis et dimanches matin. On y découvre plein de personnalités étonnantes.

J’ai ainsi pu voir récemment le Docteur Patrick Pelloux, médecin urgentiste, qui est un habitué de cette émission. Je ne partage pas toutes ses idées mais je suis touché par ce personnage bourré d’humanité. D’ailleurs, depuis quelques temps, je fréquente assidument les hôpitaux et l’humanité dont font preuve énormément de médecins m’a frappé. Est-ce cette spécialité, la néphrologie qui implique de suivre les malades pendant de nombreuses années qui veut cela, je ne sais pas mais cela m’a interpellé.

J’ai emporté dans mes bagages ce livre de Patrick Pelloux, « Histoire d’Urgences » et je l’ai attaqué ce matin. Je dois dire qu’il me bouleverse. Quel beau métier que médecin urgentiste, certainement un des plus beaux métiers du monde. On ne soigne pas uniquement des corps, on y soigne également des âmes, on y fait énormément de social.
Lorsque quelque chose ne va plus, immanquablement on se retrouve aux urgences. Dans ces services défilent toutes les détresses du monde.

Ce livre fait vraiment réfléchir. On vit de plus en plus vieux, mais ce n’est pas sans handicap et je suis plein d’interrogations sur ces maisons de vieux, où les pensionnaires s’emmerdent à longueur de journée. Est-ce qu’à cet âge on peut encore gérer sa vie ? Est-ce que l’on peut trouver un intérêt à continuer à vivre lorsque tous les jours se ressemblent.

Le suicide des jeunes m’interpelle également, c’est maintenant la première cause de décès des moins de 25 ans. Comment éviter cela alors qu’à cet âge la vie n’est que promesses ? Quel gâchis le suicide réussi d’un où d’une jeune de 20 ans ! Que peut-on faire pour l’éviter ?

J’aurais bien aimé faire ce métier où l’on voit aussi bien le pire du pire de notre société mais également le plus beau de l’âme humaine. Je comprends que l’on puisse y consacrer une vie, que cela devienne la véritable raison de vivre. Je comprends également que l’on puisse être aigri de devoir laisser des malades vivre ces moments difficiles sur des brancards dans des couloirs et parfois y mourir par manque de lits pour les accueillir.

Suite à mes problèmes de santé, j’ai côtoyé de près le milieu médical et j’ai acquis beaucoup de respect pour tout le personnel, y compris les infirmières qui exercent ce métier bien souvent par humanité, pour soulager et aider des malades qui sont à ce moment dans la détresse.

Nuit difficile, depuis plusieurs jours mon horloge biologique est partie à la dérive. Avant-hier je n’ai trouvé le sommeil qu’à 1h, hier à 2h30 et cette nuit pas avant 4h. J’ai les yeux grands ouverts et les idées claires. Le problème est qu’à 4h les orages sont arrivés m’obligeant à rester debout.

Ce dérèglement vient du fait que si dans la journée je suis fatigué, que je ne peux plus lire ayant les yeux qui pleurent et qui brulent, je fais immédiatement un petit somme. Du coup, je suis comme les nouveaux nés, je confonds le jour et la nuit. A 62 ans, c’est un comble d’en être encore là !

Hier soir le vent a viré pile sur l’arrière, j’ai rentré génois, trinquette et artimon pour ne garder que la grand voile pleine largement débordée. Après 3h de moteur pour recharger les batteries et palier au vent faible, j’ai coupé et le vent étant un peu revenu nous marchions à 3N. Puis dans la nuit c’est passé progressivement à 4N, avant ce matin d’atteindre les 5 à 6N avec un vent de 16N.

La matinée a été inconfortable, la mer étant mal rangée et le vent venant en plein sur l’arrière, Harmattan a beaucoup roulé.

Puis cet après midi cela a continué à forcir pour atteindre 20N, la mer roule une grosse houle qui vient maintenant de l’arrière et c’est vraiment très beau. Le bateau file dans des gerbes d’écume et l’arrivée est maintenant prévue demain en fin d’après midi.

VoilĂ , ce soir je suis Ă  120 Miles de Horta, 117 Miles au compteur journalier.

A bientĂ´t.

Jean-Louis


"cher JL
Tu as bien du courage, mais cette année à 13 lunes
est perturbante, encore plus
en mer...
bisous
jeanine
"


Envoyé par jeanine Barbier le 25-06-2012 à 19:44



"Salut, bien suivi tout ton periple, bonne arrivee a Horta il parait que c est un carrefour tres interessant amities JL"

Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 25-06-2012 à 23:49

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