Journal de bord de l'Harmattan
Mon, 11 jun 2012 20:00:00 - 25° 20’W 16° 57’N
N° 502 - En route pour Horta



22H00 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Hé bien c’est reparti ! Me voici à nouveau en mer et c’est bon.

Ce matin à 8h30 j’étais dans le bureau de l’immigration et les fonctionnaires étaient présents. Je ressortais au bout de cinq minutes, mon passeport dûment tamponné, en règle pour quitter l’archipel du Cap Vert.

Je file ensuite au supermarché pour faire mon avitaillement de produits frais mais il est trop tôt, les étalages ne sont pas garnis.
Les petits pains ne sortirons du four que vers 11H, pour les salades il faut attendre le milieu de matinée et pour les poulets cuits à la broche, ce ne sera pas avant midi et demi.

Je rempli quand même un premier cadi de tous les autres produits que j’avais porté sur ma liste, c’est toujours cela de fait. Le problème lorsque l’on quitte un pays est de tout calculer ce que l’on va devoir payer de façon à avoir suffisamment de monnaie pour tout assumer et se retrouver avec le porte monnaie vide au moment de partir.

Il me reste à trouver une bombe de téflon pour passer sur mes chariots à billes de grand voile. Je pensais ne pas y arriver, mais si, finalement vers midi je reçois cette bombe et je peux graisser mes roulements.

Comme je pars pour une traversée de 12 ou 15 jours, je décide de m’offrir un bon déjeuner et je retourne au restaurant sélect, à côté de la marina. Je m’offre un pavé de bœuf saignant, c’est un vrai régal. Pendant que j’y suis, pourquoi pas un vrai dessert et je commande à la serveuse noire toute mignonne une « Dame blanche ».
D’une part j’adore et d’autre part je ne pouvais pas rater ce coup là.

A 14 heures, je suis prêt à partir, les amis sont tous là pour larguer mes amarres. Cette fois, je ne rate pas la photo, la dernière fois je ne l’ai pas fait, du coup je n’ai pas de photo de José.

C’est bon de se retrouver ainsi avec les amis au moment du départ, c’est toujours un grand moment. Bien entendu on s’est échangé les adresses e-mail. On se promet de se tenir informé. Ce sont tous des aventuriers, sortants tous de la norme. Sur la photo vous pouvez voir de gauche à droite :

Popeye, alias le Suisse, alias Pierre André. Il a mis trente ans à construire « Laura », sa goélette. Elle est magnifique, faite avec beaucoup de minutie. Je crois qu’il va s’implanter à Mindelo. Il a demandé un permis de résident, c’est bien car il va faire le lien avec tous ceux qui vont passer au Cap Vert. Il vit seul sur son bateau et fait un peu la marmotte. Il est très sympa.

Au milieu c’est Philippe, un ancien guide de haute montagne. Nous nous entendons très bien. C’est étonnant car il a participé à accompagner des dialysés, qui utilisaient la même méthode que moi, au sommet du mont blanc. C’est lui qui va remettre en état le bateau de José et le convoyer à Hammamet où José avait un anneau. C’est un travail payé par les assurances qui va lui permettre de garnir sa caisse de bord avant de continuer son voyage. Ensuite il ira certainement sur Ushuaia.
Comme moi il adore être en mer avec son bateau et nous pourrions discuter ensemble pendant des heures sans voir passer le temps. Il a un voilier en aluminium nommé AZAD et il est bien lorsqu’il traverse les océans en solitaire.

Enfin à droite sur la photo vous pouvez voir Gwendal, un garçon étonnant lui aussi. Assez nouveau dans la voile, il est entrain de tout découvrir. Il a quand même fait des stages aux Glénans, s’est acheté un petit bateau très beau qu’il a baptisé « La Boiteuse », un très jolie nom entre parenthèses et il arrive de méditerranée. Il est plein de fougue et pars pour le Brésil puis la Patagonie. Vous pouvez suivre ses aventures sur son très joli blog à l’adresse http:/laboiteuse.blogspot.com Il ne navigue pas tout à fait en solitaire car il voyage avec une mignonne petite chatte nommée Touline.

Au départ je suis un peu secoué par la houle dans le canal entre Sao Vicente et Santo Antão, le bateau roule fortement bord sur bord. Mais dès que j’atteins la pointe sud de Santo Antão je peux envoyer plus de toile et la houle se calme totalement. C’est un véritable plaisir de longer cette côte. Ce n’est pas habité, la montagne tombe verticalement dans la mer, c’est beau.

Je passe la Ponta da Peca à 18 heures et je pars au NW pour longer la côte, moteur à 1200 tours car cette partie de l’île est totalement à l’abri du vent. J’arrive maintenant à la Baia do Tarrafal, je pars NNW jusqu’à Ponta Mangrade où je vais toucher les vents de Nord Est qui ne vont plus me quitter pendant quelque jours.

23 Miles depuis le départ.

A bientĂ´t

Jean Louis


"Bonjour Amiral. Heureux de vous savoir à nouveau en mer. On attend le 20 octobre avec impatience. On s'etait un peu perdus de vue, noyés que nous étions dans nos conseils syndicaux et assemblées de copro quotidiens à cette période de l'année, avec un grand besoin d'espace et de rencontres. On a réussi à liberer une quinzaine en jouant avec les ponts et sauter sur nos Harleys pour 3500 km entre la Nouvelle Orléans et Chicago. Memphis, Nashville, Saint Louis. La route du blues, la route du rock, la route du jazz et celle de la country music; on a mis le nez partout et fini nos nuits dans des bouclards où le plus "mauvais" des musiciens est déjà une bête de scène. Routes hors des sentiers touristiques, on a vécu au milieu de l'Amérique profonde avec ce qu'elle a de fascinant ou d'horripilant, de contrastes et de contradictions. Robert Johnson, La Fayette et Martin Luther King ont cheminé à nos côtés. Voyage inoubliable qui marque le coeur et l'âme. On est rentrés plus fatigués qu'en partant mais, putain, que c'etait bon !! On aura, je l'espère l'occasion d'en parler autour d'une côte de boeuf. On ne vous lâche plus. Bon vent.
Gilles et Magalie"


Envoyé par gd le 13-06-2012 à 09:43

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