Journal de bord de l'Harmattan
Mon, 18 Jul 2011 10:00:00 - Cormeilles en Vexin
N° 336 - Une forte odeur d’eau salĂ©e

12H00 en France
A Cormeilles en Vexin

Bonjour Ă  tous,

Je commence à sentir une forte odeur d’eau salée, Harmattan doit commencer à avoir des fourmis dans la quille et une envie pressante de grand large. Je suis sorti samedi en fin de matinée de l’hôpital de Caen. Quel bonheur, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 10 ans.

Vendredi matin j’attendais avec impatiente de monter au CHU, chez les urologues, pour que l’on m’enlève ma sonde JJ. C’est une sonde qui part du bassinet de mon nouveau rein et qui se termine dans la vessie en traversant mon nouvel uretère. Le professeur Bensadoune qui est en vacances doit passer pour s’occuper de moi. C’est un peu compliqué et Romain, l’interne de néphrologie m’annonce en milieu de matinée que cela ne pourra se faire que lundi. Quel coup ! Je lui dis être surpris, que cela était prévu comme cela. Puis un peu plus tard, je vois entrer le professeur de Ligny qui est normalement en vacances lui aussi. Il me dit avoir récupéré le coup et que l’on m’attend en urologie. Quel bonheur !

Je suis admiratif de la compétence, de l’humanité et de la disponibilité de tous ces médecins. Ils sont vraiment admirables, je suis toujours étonné de constater leur niveau d’implication et combien ils sont concernés par notre santé et son évolution. Lorsqu’un résultat tombe, ils sont aussi heureux que nous si celui-ci est bon et à l’inverse extrêmement déçus si la nouvelle n’est pas bonne. Quel beau métier et combien d’hommes et de femmes de grande valeur cette maladie m’a permis de côtoyer. C’est encore une des retombées positive de toute cette aventure.

J’arrive donc en urologie vers 13 heures vendredi. C’est une infirmière que j’adore qui s’occupe de moi. Etonnant également ce contact qui s’établi avec les infirmières. Au fil des semaines on a appris à se connaître, on se confie, on échange sur des aspects très privés de nos vies. Ces contacts humains qui se nouent son un vrai bonheur et ont rendu mon séjour à l’hôpital extrêmement agréable. Je ne peux que remercier très chaleureusement tout le personnel de l’hôpital de Caen.

Elle me conduit en salle d’endoscopie, m’installe et prépare tout le matériel avant d’aller chercher le professeur Bensadoune. Celui-ci arrive, décontracté. Pas rasé, chemise de vacances sous sa blouse, il commence à monter son endoscope dans une ambiance sympathique. Celui-ci est rigide, métallique, équipé d’un système d’éclairage, d’une petite caméra qui projette son image sur un écran plat placé au dessus de ma tête et d’une petite pince qui permet de saisir la sonde. Comme d’habitude, il y a un système de lavage continu avec une poche placée en hauteur qui fait couler en permanence un liquide ce qui fait que l’on ne sent pratiquement rien.

L’opération commence, et j’assiste en direct à la remontée de l’urètre jusqu’à la vessie. L’image est d’excellente qualité, on constate alors que la paroi de la vessie a bien souffert. Il y a des lésions, des blessures laissées par la présence pendant trois mois et demi de ces deux sondes ainsi que par l’infection.

La sonde est introuvable, le professeur Bensadoune cherche de tous côtés, il m’appuie fortement sur le ventre, c’est un peu douloureux du côté des cicatrices de ma valve et de ma prostate, l’infirmière me caresse l’épaule et me dit des mots gentils. Finalement il faut ressortir les images du scanner pour essayer de voir où se trouve l’extrémité de cette sonde. Il a compris et cette fois ci il la trouve instantanément, je vois sortir la petite pince, il s’y reprend à deux ou trois fois et saisie enfin la sonde. Il n’a plus qu’à tirer pour ressortir le tout. Il me montre alors cette sonde et je suis surpris par la finesse de celle-ci. A l’écran, grossie par la caméra elle me paraissait énorme mais elle est très fine et fait environ 20 cm de long avec une boucle à chaque extrémité.

Je suis content que tout se soit bien passé. On me redescend en néphrologie et Romain vient me dire que je dois uriner pour voir si tout se passe bien. Je comprends que je dois surveiller mes urines pour voir s’il n’y a pas présence de sang. Je me sens en pleine forme et dès mes premières urines je constate que tout est normal. Quel bonheur !

Samedi matin l’infirmière me passe un dernier flacon d’antibiotiques puis elle m’enlève ma perfusion. C’est une libération. Je me rends compte alors que c’est la première fois depuis deux ans que je n’ai plus de tuyau qui sort de mon corps. Je n’ai plus de sonde, je suis redevenu quelqu'un de totalement normal. Mon taux d’hémoglobine est remonté à 9,7. Que c’est bon de se sentir tout simplement bien et libre. C’est maintenant que je peux apprécier tout ce qu’apporte une greffe de rein. C’est vrai que j’ai passé pendant trois mois et demi une période de vie extrêmement difficile mais quel bonheur à la sortie. La greffe de rein est d’une façon évidente la solution idéale à l’insuffisance rénale chronique.

Francine est venue me chercher. Nous quittons l’hôpital à 11 h et pour fêter cela nous nous dirigeons vers Honfleur où nous allons déjeuner sur le port au milieu des touristes. J’adore Honfleur, il y a beaucoup de monde malgré un temps exécrable. Les parapluies dégoulinent mais je me suis rarement senti aussi bien. Je me sens libre, sans chaînes et en pleine forme. Pour faire fête nous commençons par une coupe de Champagne puis c’est « Sole meunière ». Quel moment sympathique !

Dimanche je décide de monter à Lille pour porter un nouveau téléviseur à ma belle mère qui vient de changer de maison de retraite. Nous arrivons sur Lille à midi et faisons un stop dans les wagons du restaurant « Crocodile » avant de lui rendre visite. Mon téléphone sonne, c’est la fidèle lectrice de mon blog que vous connaissez tous, Roselyne. Je suis surpris, c’est la première fois que je l’ai au téléphone. Elle m’apprend qu’elle n’a plus accès à Internet car elle est hospitalisée, elle s’est cassé le col du fémur. Je décide alors d’aller lui rendre visite et après avoir visité ma belle mère nous téléphonons à Roselyne pour lui demander l’adresse de son hôpital. Quel moment sympa !

Vous vous souvenez certainement de la petite Lou Anne, en dialyse péritonéale, dont j’avais passé la photo au début de mon aventure. Hé bien, le 14 juillet elle a été greffée, quelle bonne nouvelle !

Christophe a mis l’article paru dans la revue MACIF dans l’onglet « Presse » du blog, vous pouvez aller le consulter en cliquant sur «Tous Sociétaires Juillet 2011».

A bientĂ´t.

Jean Louis


"Coucou,

SUPER !!!!
Une nouvelle vie s'offre Ă  toi !!!!
Patricia me disait, il y a deux semaines, que tu devais regretter cette greffe de rein .... et bien, maintenant, non, tu as ENFIN vu le bout du tunnel et tu en es ressorti !!!
Francine aussi doit ĂŞtre contente, de pouvoir ENFIN souffler Ă©galement
Bonne continuation et gros bisous.
Marie"


Envoyé par Marie le 18-07-2011 à 13:52



"Bravo. Quelle belle leçon de courage. Bon retour sur Harmattan."

Envoyé par olivier le 18-07-2011 à 14:23



"Bravo. Quelle belle leçon de courage. Bon retour sur Harmattan."

Envoyé par olivier le 18-07-2011 à 14:26



"Bravo. Quelle belle leçon de courage. Bon retour sur Harmattan."

Envoyé par olivier le 18-07-2011 à 15:28



"Bonsoir,
Dialysé depuis 3 ans, je dirige a temps plein une entreprise de transport.
Bravo pour votre site, votre vécu, et quelle pub pour la DP. A bientot et bon vent !!"


Envoyé par Pierre JULITTE le 18-07-2011 à 21:07



"vive les odeurs d'eau salée et les fourmis dans la quille
mille bravo"


Envoyé par tangaroa le 20-07-2011 à 07:25



"bonjour,suite a vos temoignages j'ai choisi la dialyse péritonéale dans peu de temps !,encore beaucoup d'apprehension j'admire votre courage!!!bonne continuation"

Envoyé par louis le 25-07-2011 à 12:32

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