Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 04 Feb 2011 08:30:00 -
N° 277 - DĂ©couverte du Myanmar

9H30 en France, 15 heures Ă  Rangoon

Bonjour Ă  tous,

Quelle soirée ! Incroyable, gigantesque, inoubliable, exceptionnelle, unique, je n’ai pas assez de mots pour vous décrire la soirée que nous avons passés hier soir. Tout d’abord il faut que vous sachiez que c’était le jour de l’an pour les Chinois, le tout premier jour de l’année du Lapin.

Nous ne pouvions faire autrement que de nous rendre à Chinatown, le quartier Chinois de Bangkok. A 20 heures nous prenons donc un taxi qui nous dépose 20 minutes plus tard en plein cœur de la fête. C’est impressionnant, il y a un monde fou, énormément de Chinois bien sûr, très peu de Thaïs et très peu de touristes. Tout le monde fait la fête, il fait chaud, autour de 27 degrés, la température idéale. Les filles sont belles, très dévêtues et souriantes. Les trottoirs et les rues sont encombrées de tables en fer, alignées en se touchants sur des distances importantes, de chaque côté des tabourets en plastiques et un nombre incroyable de gens en train de manger des repas de fête. On croirait un banquet. Tout autour une foule avance lentement, des voitures, des Tuk Tuk et des scooters essayent de se frayer un passage car la circulation n’est pas interrompue. Nous parcourons les rues au milieu de cette foule compacte et très vite nous ne pouvons plus résister aux odeurs alléchantes de tous ces mets. Nous réussissons à trouver trois places au milieu d’une table de banquet. Nous sommes maintenant en immersion profonde au milieu de ce peuple Chinois.

La bière est fraîche, mais il n’y a que des bouteilles de 50cc. Nous commandons tout un tas de plats différents, des moules, des coques, des soupes, des prawns avec ces fameuses petites nouilles chinoises … Nous avons l’impression d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre, il n’y a plus de place sur la table pour les plats qui arrivent à un rythme soutenu. Quelle ambiance incroyable, nous faisons copains avec nos voisins de table, la question est rituelle : « Where are you comming from ? ». Dès qu’ils ont compris d’où nous venons le nom qui revient à chaque fois est « Zinédine Zidane »

Nous pouvons discuter alors de leur pays, de leur vie, de leurs coutumes, c’est toujours très sympathique.
Finalement c’est un repas de réveillon très arrosé pour seulement l’équivalent de 10 Euros par personnes. Je crois que je me souviendrais toute ma vie de ce moment. Il y a le bruit de toute cette foule qui fait la fête et qui rie et puis toutes ces odeurs, les odeurs de nourriture bien sûr mais également les odeurs de pot d’échappement, les odeurs de rue pas très propre et les odeurs de tous ces corps en sueurs.
Je prends tout à coup conscience de la chance que j’ai d’être là alors que la plus part des dialysés ne vont pas plus loin que le fond de leur jardin. J’ai réellement une vie exceptionnelle et j’aimerai tellement que cette aventure aide à développer d’une façon beaucoup plus importante cette méthode de dialyse qui permet de continuer à vivre normalement sa vie.

Nous prenons un Tuk Tuk pour rentrer, en passant je ne sais si c’est les effets de la bière bue en abondance mais nous passons devant des fruits qui ressemblent à des lychees mais de la taille de ballons de foot.

Ce matin réveil à 7 heures, et petit déjeuné dans le bar branché du coin. Notre hôtel est vraiment au cœur du quartier à la mode. Les rues sont remplies de jeunes, beaucoup de jeunes touristes, la trentaine, le sac au dos, des routards. Quelle ambiance, Bangkok est vraiment une ville exceptionnelle, très « busy » comme disent les anglo-saxons. J’adore cet endroit et c’est sûr j’y reviendrais. Nous prenons ensuite un taxi pour aller visiter le Bouddha couché. Il fait parti d’un temple étendu sur plusieurs hectares. Long de 46 mètres, recouvert de feuilles d’or, il est très impressionnant. Nous visitons ensuite le parc fait de nombreux temples. Quelle architecture magnifique.

Nous ne pouvons quitter Bangkok sans faire un tour en bateau taxi sur la rivière Chao Phraya. Notre taxi est une longue pirogue, environ 18m de long sur seulement 1,2 m de large. L’avant est très effilé et remonte fortement. A l’arrière, un moteur de camion en équilibre sur un cardant et un arbre de 5 ou 6 mètres avec une petite hélice au bout. Cela fait un potin des cinq cents diables et même au ralenti le bateau fille comme une fusée. Nous visitons les canaux au bord des quels des gens vivent dans des cabanes sur pilotis.

C’est déjà l’heure de nous rendre à l’aéroport. Une heure de vol et nous atterrissons au Myanmar, plus connu en France sous le nom de Birmanie. Rangoon (Yangon est son nom local), est la capital de cette « république ». Le gouvernement est une junte militaire, certainement la dictature la plus féroce qui soit actuellement au monde. Je ne me suis encore jamais rendu dans une dictature mais dès l’entré dans l’aéroport je comprends que nous venons de changer de planète. Les procédures de contrôle sont longue et fastidieuses et la paperasserie impressionnante.

Nous prenons un taxi pour nous rendre à notre hôtel et premier constat le parc automobile est absolument hors d’usage. Deuxième constat, il n’y a ni scooter ni motos. Elles sont interdites pour éviter les attentats. C’est ahurissant, dans un pays où l’extrême majorité de la population n’est pas assez riche pour se payer une voiture.

Nous entrons dans la ville, tout est vieux. Je n’y suis jamais allé mais j’ai l’impression de rentrer en Russie du temps de l’URSS. Nous arrivons à l’hôtel, genre hôtel coloniale de bonne réputation. Quelle découverte, on à l’impression de retomber dans les années trente. C’est moyennement propre, et surtout très vieux. Je ne vous parlerai pas de la salle de bain mais la baignoire est remplie de grosses taches noires, des endroits d’où l’émaille est partie. Une affiche nous mets de suite dans l’ambiance : « Don’t worry No cctv in this room and no camera in this room », elle est accompagnée d’un dessin de caméra et d’un dessin d’appareil photo dans un rond rouge barré !

Nous décidons d’essayer de trouver un restaurant et sortons à pied en ville. Quelle sensation bizarre, nous sommes au moyen âge. Les rues et surtout les trotoires sur lesquels vit une foule incroyable sont d’une saleté repoussante et pourtant des gens vivent et mangent ici, assis à même le sol. Les odeurs sont épouvantables, c’est nauséabond. Il faut faire très attention car il y a des trous dans les trotoires où l’on peut se casser une jambe où une cheville sans problème. Rien n’est entretenu, lorsqu’un trottoir est trop défoncé, on verse dedans un camion de gravats. Quelques chiffres, ici l’espérance de vie n’est que de 55 ans et la mortalité infantile atteint 92 pour mille ! Ahurissant !

Je ne vous enverrai pas cette news ce soir car ici nous sommes coupés du reste du monde, le téléphone portable ne capte pas de porteuse et il n’y a pas d’Internet. Nous avons vraiment l’impression d’être sur une autre planète.

Très tôt ce matin, réveil en fanfare par un coq qui chante dans l’immeuble en face. Pourtant nous sommes au 8 eme étage. Le but de cette matinée est de visiter la fameuse pagode Shwedagon. Un Birman qui à l’air de bien connaître nous conseil de nous y rendre à pieds. « Ce n’est pas très loin ». Nous partons et n’en finissons pas de marcher. Pour moi c’est un exercice très difficile. Nous marchons plus d’une heure et j’arrive totalement épuisé à la pagode.
Quelle merveille, c’est immense et il y a de l’or absolument partout. Avec ce soleil c’est éblouissant. Beaucoup de monde qui prient, qui mangent, qui dorment, qui font des offrandes … Nous devons laisser nos chaussures et nos chaussettes à l’entrée. Il nous faut plus d’une heure pour faire le tour. Tout est propre, il y a des boiseries magnifiques, quel contraste, toutes ces richesses et à l’extérieur toute cette pauvreté.

C’est maintenant vendredi après midi, je vais essayer d’envoyer cette news. En bas il y a une pièce avec une vingtaine d’ordinateurs. Peut être qu’Internet fonctionne aujourd’hui, si c’est le cas ce n’est qu’à 50Kbits pas seconde, impossible de vous envoyer des photos.

J’ai hâte d’être de retour en Thaïlande demain
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