Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 17 Sep 2010 10:00:00 - 134° 45 E 10°48 S
N° 210 - La mer n’est pas un Ă©gout



12H00 H en France, 19 heures heure du bord,

Bonjour Ă  tous,

Quelle honte !

J’ai passé la matinée dans une mer polluée de la plus inadmissible des façons. Une mer marron, sur des centaines de kilomètres carrés, des milliards de gouttelettes d’hydrocarbure, certainement la conséquence d’un dégazage sauvage à grande échelle. Cela me met hors de moi. Comment un professionnel de la mer peut il perpétrer un tel forfait ? Si on le prend, il faudrait pouvoir lui interdire tous les métiers de la mer à vie.

Cela me surprend d’autant plus que depuis mon départ de Marseille j’ai trouvé la mer particulièrement propre. Je ne sais pas si l’on a exagéré la pollution des mers ou bien si l’espèce humaine a commencée à prendre conscience que notre planète est toute petite et que l’on ne peut pas impunément pour le long terme tout rejeter à la mer. C’est peut être tout simplement une question de références. Je suis tellement habitué à voir l’égout à ciel ouvert qu’est devenue la mer méditerranée que les océans, en comparaison, me paraissent d’une propreté exemplaire.

Ce matin, à nouveau ma transmission satellite Inmarsat est en panne. Quelqu’un chez Global Satellite a encore dû toucher aux paramètres de mon compte car je ne suis plus reconnu. Puis deux heures plus tard, tout fonctionne à nouveau. C’est un peu inquiétant.

Encore une superbe journée, cela fait longtemps que je n’ai pas eu de conditions de navigation aussi idylliques. C’est tellement le paradis que ma girouette anémomètre a décidé de fonctionner. Un vent autour de 20 nœuds, juste dans la bonne direction permet à Harmattan de filer entre 6 et 7 nœuds en plein sur la route du cap « Croker », mon prochain point de passage dans 200 milles environ.

Je longe à quelques dizaines de milles les territoires du nord, « Arnhem land », l’ « Aboriginal Land », le pays des aborigènes. Il est interdit d’accoster sans un permis spécial et les relations de plaisanciers avec les aborigènes peuvent être difficiles. C’est également le pays des crocodiles, voici quelques noms de lieu :
« Crocodile Island », « Caiman Creek », « East Alligator River »

Ce tour du monde m’aura vraiment fait prendre conscience du bouleversement dans l’équilibre de l’humanité qu’a été l’époque des colonisations. L’Australie également, il y a seulement trois cents ans était peuplée de Mélanésiens. Les aborigènes d’Australie. Puis les blancs sont arrivés et avec eux une arme redoutable. Non, pas la poudre, pas une puissance militaire, pas une puissance économique, non, cette puissance redoutable c’était les maladies qu’ils transportaient avec eux, la rougeole, la rubéole, la scarlatine, les oreillons …, toutes ces maladies inconnues des peuplades autochtones qui ont rapidement décimés des tribus entières.

L’homme est ainsi fait qu’il s’habitue à son environnement. C’est comme quand vous allez au Maroc ou en Tunisie et que vous attrapez une turista qui vous laisse exsangue alors que l’autochtone qui mange la même chose est habitué et n’est pas malade.

140 milles au compteur aujourd’hui.

A demain.

Jean Louis


"Ni hao Capitaine !
Vous ĂŞtes dans la petole, et nous en voyage actuellement a Taiwan nous attendons le passage d' un puissant typhon
Nous espérons qu'il ne gênera pas notre retour lundi sur la France. Ainsi vont les vents et les mers du globe De votre cote gardez juste un peu de zéphyr. Amitiés "


Envoyé par Maryse et Patrick MARIE le 18-09-2010 à 14:25

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