Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 29 Aug 2010 09:00:00 - 154°47 E 13°45 S
N° 191 - Nuit d’orages

11H00 H en France, 19 heures heure du bord,

Bonjour Ă  tous,

Quelle nuit les amis !

Hier au soir l’esprit de la bête a du encore faire des siennes puisque mon vent est encore tombé en panne. Il est resté en panne toute la nuit et aujourd’hui il fonctionne à nouveau. Ha ! C’est vrai, j’ai oublié de vous dire, c’est un rongeur, la bête a deux grandes incisives et un nez qui remue en permanence. Peut être a-t-elle rongé le câble quelque part.

Je vais donc me coucher tranquille avec peut être dans les 17 nœuds de vent, le bateau marche bien.

Vers les deux heures du matin je suis réveillé par l’alarme collision. Je me lève pour constater que c’est encore un grain. J’en ai eu plusieurs depuis deux jours, cela passe avec un petit peu de pluie, il suffit juste d’attendre pour remettre en place l’alarme anti collision et retourner dans ma couchette.

Je pousse la limite de l’alarme et monte sur le pont voir comment cela se passe. Tout est calme quand soudain le bateau se couche littéralement sur le côté, le passe avant sous l’eau et part comme une fusée. Les grains c’est comme cela, imprévisibles, vous pouvez en avoir dix qui passent sans vent et le dernier avec des vents très violents.

Je ne réfléchie pas, il faut que je réduise tout de suite. Je saute sur l’écoute de génois et la libère, Cela va un tout petit peu mieux et me laisse le temps de l’enrouler. C’est comme dans les films à grand spectacle, c’est nuit noire et des éclairs qui claquent de tout côté en éclairant la scène de cette lumière bleue. Il se met à pleuvoir un vrai déluge et le vent se renforce. Je n’ai pas le temps de finir d’enrouler le génois que le pilote n’en peu plus et mets les pouces. L’alarme se mets à hurler et je saute sur la barre pour ne pas laisser partir le bateau.

Je dois m’arque bouter sur celle-ci, je dois mettre toutes mes forces pour maintenir le safran à fonds, alors le bateau revient degrés par degrés. Si je soulage ne serais ce qu’un tout petit peu, il repart. Je voudrais réduire ma grand voile mais c’est impossible, je n’ai accès ni à l’écoute ni à la drisse dont les bloqueurs ne sont pourtant qu’à un mètre de moi.

J’essaie de bloquer le frein mais il n’est pas suffisant, ça glisse. Je lutte ainsi pendant un bon quart d’heure, je fais cela au feeling car je n’ai aucune indication de la direction ni de la force du vent. Au bout d’un quart d’heure, la fatigue certainement fait que le bateau m’échappe et je me retrouve face au vent, le bateau à l’arrêt. Je saute sur le bloqueur de drisse et descends la grand voile. Waouh ! Quelle chaleur.

Avec l’artimon le bateau reste face au vent à l’arrêt et je vais m’allonger pour me reposer et me remettre de mes émotions. J’attends que l’orage se calme un peu, puis je mets le moteur pour placer le bateau sur sa route avant d’envoyer un peu de génois et de couper le moteur. Je ne remonterais la grand voile qu’au petit matin quand tout s’est calmé.

J’ai réfléchie toute la journée à cette manœuvre d’urgence. J’aurais certainement dû affaler la grand voile en premier mais j’ai toujours peur quelle se coince. Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois, les coinceurs du nerf de chute à chaque ris attrapent la commande des lazzis jack et ensuite c’est tout un bazar à décoincer. Une grand voile de grande croisière devrait être beaucoup plus simple à mon avis.

Ensuite la journée s’est déroulée parfaitement avec 18 à 20 nœuds de vent et une mer étonnamment plate, cela se retrouve dans le score de la journée : 132 milles.

A demain.

Jean Louis


"Bonsoir capitaine,
C'est du vrai Jules Verne tes histoires... Il va falloir en effet que tu reprennes la musculation et les ...pompes, pour remuscler les bras, les abdos-fessiers et... les jambes pour courrir plus vite sur le pont et mouliner les winches sans respirer. Tes reçits deviennent de plus en plus musclés et quand cela se passe dans la nuit tu dois avoir de sacrés montées d'adrénaline. Ce n'est plus de la croisière pépère...Heureusement l'Harmattan a été fait solide et te méneras à bon port.
Petites nouvelles du Bord : Nous sommes allés avec Marie installer Lucie à Angers ou elle passera 5 ans à l'ESCAE. Tout le monde y est allé de sa petite larme et, la maison va devenir bien grande pour ceux qui reste à Lyon. Heureusement Marin nous
rejoint Il ne sera pas pensionnaire aux Lazariste en 2011. Quant Ă  Marie elle change de Job et s'occuperas uniquement des insulines Ă  l'Hopital."


Envoyé par bernardlannion le 30-08-2010 à 16:48



"Salut Amiral. Vous ne pensiez tout de même pas traverser tout ça sans un minimum d'emmerdes ! Le bateau est solide et le skipper aguerri, pas d'inquiétude. La bestiole aux longues oreilles, c'est bien essayé, mais faudrait quand même limiter la dose d'alcool à bord à moins que ce ne soit le chant des sirènes qui ne commence à vous faire perdre la tête. Au fait, des sirènes, vous en avez vu ?
Amitiés. GD et sa Galie"


Envoyé par GD le 30-08-2010 à 17:10

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