Journal de bord de l'Harmattan
Mon, 02 Aug 2010 05:00:00 - 152°38W 17°26S
N° 165 - Un dĂ©part musclĂ©

7H00 H en France, 19 heures J-1 Ă  Tahiti,

Bonjour Ă  tous,

Plutôt musclé le départ, j’ai été cueilli à froid.
Hier après midi c’était moteur avec 7 nœuds de vent dans le nez puis tout à coup, en passant au large de Moorea, un 20 nœud en plein sur l’arrière. Super, je coupe le moteur, Harmattan se régal et moi je fais une petite sieste. Je suis réveillé vers 20 h par les mouvements importants du bateau, le vent à forci, il est maintenant établi autour de 27N et la mer est forte. Il est temps que je réduise la voilure. C’est ce qui est bien avec ce bateau, il accepte assez facilement d’être surtoilé alors que j’ai installé des mats de 1,5 m plus hauts que ceux d’origine. Je roule un peu de génois et je prends un ris dans la grand voile. Pour prendre les ris plein vent arrière j’ai ma technique, je soulage un peu le hale bas puis je reprends un peu d’écoute avant de border les trois bosses de ris en commençant par la troisième. Le but est que la voile ne soit pas en appuie sur le gréement et les barres de flèche. Puis je largue de la drisse par étape de 30 centimètres en reprenant mes bosses de ris. Cela va parfaitement bien.

Alors que je suis en train d’effectuer la manœuvre j’entends un grand cri juste à coté de moi. C’est un très beau oiseau de mer, blanc et noir avec une très longue et très fine queue, qui s’est installé sur le roof arrière, juste au bord du cockpit pour déguster le poisson qu’il vient de pêcher. Il n’est pas content et part en abandonnant sa proie à moitié dévorée.

Commence alors une période difficile. La mer est blanche, les haubans piaulent, les grains sont présents en permanence et le capitaine n’est pas en forme. Je ne dine pas, je suis un peu barbouillé. L’écriture de la nouvelle du jour est une corvée. Je m’y reprends à 10 fois et je dois en permanence m’interrompre et aller respirer dehors tellement je suis nauséeux. J’envisage d’abandonner cette nouvelle mais je n’en ai pas écrit la veille alors j’insiste. Je passe une nuit blanche et en milieu de matinée je fini par vomir mon petit déjeuner. Et dire que je suis là pour mon plaisir normalement ! Ne serais-je pas un peu sado-maso ?

Une bonne nouvelle dans tout cela c’est que les choses ne peuvent que s’améliorer.
Je consacre la fin de matinée à une sieste réparatrice et le moral revient au galop. Etonnant les grains ont totalement disparus, c’est grand bleu et ma situation me paraît super top. Beaucoup de mer, beaucoup de vent, le bateau se régale et moi aussi.

Je déjeune avec appétit même si c’est un déjeuner aérien. Tout s’envole, assiette avec les nouilles qui se répandent dans le cockpit, verre (toujours quand il est plein), morceau de pain, fourchette, couteau, cuillère qui se prennent pour des petits missiles. Tout traverse le cockpit.

Au niveau navigation le bateau marche bien. Je ne le mène pas à fond, le temps de m’amariner je la joue calme. J’ai mis un peu de nord dans mon ouest pour ne pas être pile vent arrière. Le vent est plein est à 22 nœuds. Je file aux alentours de 6,5 nœuds avec un tout petit peu de génois, grand voile à un ris et artimon plein. Il faudrait que je fasse sauter ce ris mais je n’ai pas le courage, peut être tout à l’heure après la sieste. Après tout je ne suis pas en course.

Voilà, je quitte la Polynésie. Qu’est ce que j’en retiens ? Une situation politique très difficile dont on ne sait rien en France. Le sentiment que tout va exploser à moyen terme. L’état est en situation de cessation de paiement.

Je crois que le cœur du problème est lié à la fiscalité. Ici on ne paie pas d’impôts. Les dépenses publiques sont financées par des taxes sur les produits d’importation. Cela rend la vie extrêmement chère et fait payer au touriste les impôts. Du coup les touristes ne viennent plus alors que cela devrait être le revenu principal de ce pays.

Sur le soir le vent forcit à nouveau. On est maintenant dans les 27 à 28 nœuds. Je vais attendre un peu pour reprendre le ris que j’ai fait sauter après la sieste.

155 milles de parcouru aujourd’hui.
A bientĂ´t

Jean Louis


"bonjour
j'ai lu ton livre en corse pendant les vacances je me sens incapable de vivre tes aventures sur HARMATTAN pourtant les découvertes me font réver je suis content que ton aventure continue j'etais en manque avant le départ de la route du RHUM de régis fin octobre tu passes après les banques le matin et cela m'évade en toute sécurité je rève ,sois prudent quand même,je te suis par la pensée et JACKY peut se préparer à vomir... amitiés alain"


Envoyé par tardieu le 03-08-2010 à 21:45

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