Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 29 Jul 2010 07:00:00 -
N° 162 - JournĂ©e de chargement



Le 29 Juillet 2010 à 7H00 H en France, 19 heures J-1 à Tahiti, Port de Phaéton

Bonjour Ă  tous,

Quelle fatigue ! Ce soir le bateau est 500 kg plus lourd que ce matin.
Jusqu'à présent à chaque départ j’avais de l’aide pour charger le bateau mais ici, aux antipodes je suis seul et ce soir le travail est terminé mais je suis très fatigué.

Hier c’était difficile, 12 heures de décalage horaire c’est redoutable. J’ai quand même réussi à faire quelques courses puis à nettoyer minutieusement tout l’intérieur du bateau et à remonter le pilote automatique. Après déjeuner j’ai fait une bonne sieste puis le soir j’ai dormi de 17h à 20h avant de manger vite fait et de me jeter à nouveau dans la couchette. Du coup aujourd’hui cela allait beaucoup mieux. Heureusement car je venais juste de finir de remonter le démarreur quand le livreur de l’APURAD, l’association qui s’occupe en Polynésie des dialysés, est arrivé avec une palette de 36 cartons de poches de dialyse, 400kg de médicaments pour tenir deux mois et me permettre d’aller jusqu’à Darwin en Australie où la même palette m’attendra.

Très sympa, il m’a aidé à monter les poches jusque dans le cockpit d’Harmattan. Un grand merci à tous ceux qui se sont activés pour me livrer ces poches et en particulier à Sonia de l’AURA à Paris et à Céline de l’APURAD, ici en Polynésie.

J’ai bien l’habitude maintenant, je tapisse le fond de mes coffres avec des bouteilles d’eau que je couche à l’horizontale. Cela évite que mes poches se retrouvent à même les fonds où il peut y avoir de l’eau et même du gasoil.

J’ai donc été chercher 60 bouteilles d’eau, 10 packs de 6 bouteilles, cela me fait une bouteille par jour mais si j’en bois plus je pourrais en réapprovisionner lors de mon escale au Vanuatu qui se trouve à 2500 milles, dans trois semaines environ. J’ai ensuite porté ces 10 packs jusqu’au bateau avant de tout descendre et de tout ranger dans les coffres. Quel boulot ! Ce n’était pas fini, ensuite il a fallu que je traite ces 36 cartons pour les aplatir et les porter à la benne. Je suis content que ce travail soit dans les rétroviseurs.

Demain je vais partir de bonne heure pour Papeete rechercher mon acte de francisation que j’ai dû laisser aux douanes pendant mon absence. Je dois également aller récupérer mon vieux démarreur car j’ai besoin d’une cosse qui est dessus pour mettre en marche celui-ci. Je vais également acheter de l’huile pour faire mes vidanges. Si j’ai le temps demain j’aimerais également revoir mon gréement et laver l’extérieur du bateau.

Si tout va bien je pourrais ainsi faire l’avitaillement vendredi matin puis rendre ma voiture de location avant de prendre la mer.

Le monde est très petit, à 10 mètres de moi, un gas travail sur un bateau, il vient se présenter, c’est le neveu de Régis Voll, le président de la FNAIR, la fédération nationale des insuffisants rénaux, en France. C’est un grand Monsieur qui à l’époque avait fait une traversée de la méditerranée en hémodialyse. C’était héroïque.

Le sujet sur mon aventure et la dialyse péritonéale est passé ce midi sur Radio 1 (C’est une radio qui fonctionne avec Europe 1). Un très bon sujet d’environ 3 minutes. C’est repassé dans l’après midi. Je vais essayer de le récupérer pour vous en faire profiter.

Ha ! J’oubliais. Ce matin encore cette odeur d’hydrogène sulfuré. Je vais voir dans ma salle machine, une des batteries est bouillante. Une de plus en moins, c’est la troisième qui me lâche, à ce rythme dans huit jours je n’ai plus de batteries. En fait ce sont toutes les batteries qui se trouvent dans la salle machine. Avec la chaleur qu’il fait dans cet endroit confiné elles ont vieilli plus vite.

VoilĂ  pour les nouvelles du jour. Je vous laisse. A bientĂ´t.

Jean Louis
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