Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 15 Oct 2009 15:12:00 - 32°16’85 N 9°42’92 W
N° 14 - HARMATTAN sous Spi



Rebonjour Ă  tous,

Les heures se suivent et ne se ressemblent pas. Ce matin c’était la morosité dans un brouillard Londonien et cet après midi, c’est le bonheur parfait, plus ce serait indécent.

Tout a basculé vers midi quand le vent s’est levé, un petit 17 nœuds de Nord Est avec un peu de mer et des moutons. Immédiatement nous avons hissé le spi et coupé le moteur. Enfin un peu de calme, le bateau file à plus de 8 nœuds, on sent qu’il se régale, nous aussi. Nous ne sommes pas tout à fait sur la route mais à 10 degrés prés c’est bon. J’ai réglé le pilote en mode régulateur de vent pour profiter au maximum de ces perles de vie.

J’ai mis sur la sono du bord ma clef USB contenant les 30 musiques ou chansons que j’aime le plus. Il y a toutes les époques depuis les années 70, beaucoup de guitare sèche ou électrique, des morceaux d’anthologie comme « Hôtel California », du Goldman, du Balavoine, du Berger mais aussi Lionel Richie et Suzanne Vega, Peter Kingsbury. Un peu de tout, quoi, mais rien que de l’excellent. C’est un peu fort mais c’est bon.

A midi c’était purée, préparée par le capitaine. Une vraie purée avec des vraies patates. On a l’estomac callé et cela nous aide à voir la vie en rose.

Au milieu du repas, qui se présente dans le cockpit pour manger à notre table ?.....Gilbert !
Gilbert c’est le petit serin qui avait trouvé refuge sur le bateau hier après midi. Je vous avais annoncé à tort son départ. Il est tellement petit qu’on le perd. Il se niche dans un tas de cordage et on ne le voit pas. Maintenant il est totalement apprivoisé et n’hésite pas à venir à table. Il y a un instant on l’a même retrouvé dans la cabine arrière.

Ce bateau qui file tout seul dans un confort exceptionnel, c’est réellement un grand moment de bonheur. Quel sentiment de liberté absolue. « Liberté », c’est le mot de la langue française que je préfère. Dans une dictature je serais très certainement emprisonné, j’aime beaucoup trop la liberté. Je suis comme Gilbert, ce sont les grands espaces qu’il me faut, je ne peux imaginer d’avoir un fil à la patte et j’ai eu vraiment très peur que la dialyse en soit un. Quel bonheur qu’il n’en soit rien !

Nous venons de passer une demi heure sportive, nous avons mal aux cĂ´tes Ă  force de rire !
Mon copain Richard va être jaloux car, j’en suis sûr il n’a jamais réalisé une si belle pèche. Nous avons péché le cormoran !

En train de faire la vaisselle, nous remarquons que des cormorans s’attaquent à notre rapala, le leurre que nous trainons pour prendre des bonites ou des daurades coryphènes. Nous allons tous sur la plage arrière et quel spectacle ! Une quinzaine de cormorans plongent à tour de rôle sur le leurre. Ils volent au dessus et tout à coup, comme des flèches, les ailes repliées, le bec tendu devant et les pattes repliées dans la queue, ils plongent. Certains arrivent à le saisir et la canne plie vivement, le moulinet lâche un peu de fil. Au bout d’un moment un cormoran s’accroche et il faut sauter sur la canne. C’est Christophe qui s’y colle, c’est comme pour la pèche au gros, c’est sportif. Le cormoran se débat, il fait du ski nautique les ailes déployées. Moi je n’en peu plus, j’en pleure tellement je rie. Cela dure plus de dix minutes, j’imagine déjà manger du cormoran en matelote, il paraît que c’est bon. Mais la bête fini par se dégager et s’envole, épuisée vers d’autres cieux en jurant de devenir végétarien, « Le poifon f’est pu pou moi ! », se rappelant d’aller voir son dentiste dès demain !

Nous remontons le rapala, il n’y a plus d’hameçons !!!!

Quelle belle balade !

A bientôt, bonne soirée

Jean Louis


"Cher Jean-Louis,
Dans ma lecture, me voici replongé dans les meilleures pages de l'Harmattan, lues avec passion.
Notre pensée t'accompagne au cours de ce nouveau défi vraiment décoiffant.
Si tu répondais, je ne pourrais pas te lire avant 15 jours car demain je suis à Rhodes, puis Jérusalem, etc. Chypre, Ephèse, Corinthe, Malte, Rome ... en paquebot.

Amicales pensées vers toi.

Dominique"


Envoyé par Dominique Manchon le 14-10-2009 à 16:27



"Bonjour Dominique,

Merci pour ce mail sympa. Embrasse ton épouse pour moi et bonne croisière.
Jean Louis
"


Envoyé par Jean Louis CLEMENDOT le 22-10-2009 à 17:49

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