Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 7 aout 2023, Ă  16 h TU, 18 h en France. - A Cormeilles en Vexin
N° 1352 - Mes contradictions



Bonjour Ă  tous,

Je suis en manque d’aventures, je repense sans cesse à tous ces moments merveilleux passés seul au milieux des océans. Que j’y étais bien ! Repartir pour de nouvelles traversées transocéaniques était devenu pour moi une véritable addiction.

J’adore la liberté, j’adore la solitude, j’adore la tranquillité que je ne trouve que seul, sur mon bateau, à plusieurs jours ou semaines de tout autre être humain. Et pourtant j’aime profondément les gens. Je peux passer des heures, assis à la table d’une terrasse de café, à regarder les passants, à les regarder vivre, à m’imaginer qui ils sont et à essayer de deviner leur humeur. Alors je me sens bien, pleinement heureux de vivre.

Dans mes voyages, j’aime beaucoup découvrir de nouveaux paysages, mais ce qui m’attire le plus, ce qui me motive à repartir, ce qui me passionne est la découverte de populations que je ne connais pas. Nous sommes tous différents et c’est un bonheur immense de le constater. Je n’arriverai jamais à comprendre ceux qui éprouvent des sentiments racistes.

Partout dans le monde on peut tomber sur des personnes pas très sympathiques, mais ce ne sont que des exceptions. Lorsque j’arrive dans un endroit, l’ambiance qui y règne me frappe immédiatement. Je suis ravi de m’y immerger, de découvrir toutes ses particularités, toutes ses subtilités, tous ses contrastes par rapport à l’étape précédente.

J’ai un besoin intense de ces rencontres de hasard, de ces rencontres de passage, de ces rencontres profondes et vraies. C’est à chaque fois une chance et, comme le temps que nous allons passer ensemble est très limité, nous n’hésitons pas à nous ouvrir alors qu’on ne le ferait pas avec un proche. On rentre à fond dans l’intime, c’est trop bien.

J’ai enfin retrouvé la forme et pour la première fois depuis longtemps tout est clair devant moi, je ne vois aucun tunnel à traverser, la période de vie qui vient s’annonce très belle. Depuis que ma dialyse a redémarré avec ce nouveau cathéter, tout va bien. Les dialyses sont très rapides, elles durent entre 30 et 40 minutes et ne représentent pas une contrainte.

Et puis surtout j’ai rajeuni énormément. Il n’y a pas encore si longtemps, j’avais 90 ans, j’étais incapable de marcher 100 mètres sans devoir m’assoir, j’avais du mal à monter un étage, j’étais fatigué en permanence. Encore une fois j’ai l’impression d’avoir réellement ressuscité. J’étais arrivé en fin de vie puis, grâce à la dialyse, je suis reparti pour une nouvelle vie. J’ai envie de faire mille choses.

Tant que nous n’étions pas sûrs que la dialyse péritonéale fonctionne correctement, il avait été décidé de laisser en place mon cathéter central, celui implanté dans ma veine jugulaire pour permettre les séances d’hémodialyse éventuelles. Il va être temps de le retirer, car c’est une contrainte. En effet son pansement doit être effectué une fois par semaine et c’est une opération complexe qui ne peut être réalisée qu’à l’hôpital.

J’aimerais beaucoup qu’on le retire maintenant, car j’ai trop envie de partir quelques jours, je suis bloqué à la maison par tous ces problèmes médicaux depuis bien trop longtemps. Par ailleurs je travaille depuis plusieurs mois sur mon bâtiment avec piscine et un break serait le bienvenu.

A bientĂ´t
Jean-Louis


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