Journal de bord de l'Harmattan
Dimanche 21 Novembre 2021 Ă  18h00 TU, 20h00 en France - Sur Harmattan Ă  Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1312 - Une soirĂ©e en Patagonie

Bonjour Ă  tous,

Quelle est petite notre planète, vraiment toute petite ! Extrêmement souvent j’ai été surpris de croiser à l’autre bout du monde des connaissances que je ne m’attendais pas à trouver là. Ces rencontres sont tellement improbables qu’a chaque fois je me pose la question : « comment est-ce possible ? ». Quel énorme hasard a-t-il fallu pour que cette rencontre ait lieu ?

C’est d’autant plus troublant que souvent le passage au même endroit ne dure que quelques heures au mieux. De nombreuses fois cela se concentre même sur quelques minutes ou quelques secondes. Je me souviens par exemple de cette rencontre à Port Villa, au Vanuatu, aux antipodes, avec Cloé et Jacques du bateau Tangaroa. Ils étaient arrivés la veille de Nouvelle Calédonie et seraient repartis le jour même. Je suis persuadé que, quelque soit l’endroit où nous sommes dans le monde, nous ratons en permanence des rencontres.

Et surtout quelle chance ce jour-là car je viens d’affronter une mer difficile, le bateau a empanné violemment pendant que je faisais ma dialyse et j’ai cassé du matériel. Je dois absolument réparer mon gréement et justement Jacques me rappelle que son métier est « gréeur » !!!

Cette fois c’est Christophe, un grand voyageur lui aussi qui me dit « Dans le bateau d’Alain (que tu connais certainement) il y a des italiens qui ont passés 13 ans en Patagonie, va les voir, tu les connais forcément. ». Vendredi soir, je vois qu’il y a du monde dans ce bateau et je m’approche. Je commence à discuter avec Alain, le propriétaire et nous découvrons que nous étions en Uruguay, dans la marina de Piriapolis, en même temps. Nous ne nous sommes pas fréquentés mais nous avons de nombreuses connaissances en commun.

Je lui demande qui sont ces italiens de passage sur son bateau. Il me répond qu’il s’agit de Mariolina Rolfo. Je n’en reviens pas, c’est la papesse de la Patagonie ! Mariolina et Giorgio ont passé 13 ans dans les canaux de Patagonie. Tous ceux qui ont souhaité visiter ce bout du monde en voilier les connaissent car ils ont réalisé un énorme travail en recueillant une montagne d’informations et en éditant « Patagonia & Tierra del Fuego ». C’est non seulement un guide nautique indispensable mais plus encore un livre qui retrace l’histoire de cette région.

Encore un souvenir, lors de mon retour à Piriapolis le 20 Avril 2016, je découvre avec bonheur leur bateau, Saudade III, amarré tout contre Harmattan. J’écris alors « Je fais connaissance avec les fameux Giorgio Ardrizzi et Mariolina Rolfo ». Je discute beaucoup avec Giorgio mais je me suis trompé, ce n’est pas Mariolina, il vient de changer de femme ! Il est maintenant avec la « sorcière » comme dit Mariolina. Et, du coup je ne connaissais pas Mariolina.

Celle-ci revient de la douche et nous faisons connaissance. Elle m’invite immédiatement à partager leurs dîner. Quel personnage !!!! Je passe une soirée extraordinaire. Nous évoquons tous les endroits sympa, Ushuaïa, Puerto Williams et le Micalvi, le Cap Horn … Que d’émotions à repasser tous ces souvenirs ! Nous rions beaucoup. Mariolina est attachante, elle a énormément d’humour et elle est très dynamique. Elle est avec une copine et elles sont venu là afin de parcourir la Camargue à vélo.

Pour l’instant le temps est au beau et j’avance bien. Je suis content car je travail dehors, sur mes mâts et s’il pleuvait ce ne serait pas possible. J’ai refait une bonne partie de l’électricité, changement de tous les feux et des coaxiaux d’antennes. Aujourd’hui j’ai pu tester ma VHF avec la nouvelle antenne et le nouveau câble. J’ai également testé mon récepteur satellite. Avec ce nouveau câble d’antenne il fonctionne à nouveau parfaitement. Quel bonheur !

Je ne pourrai remettre en place mes mâts qu’en début d’année prochaine car j’attends encore du matériel. Actuellement c’est l’enfer avec les délais d’approvisionnement. J’ai vraiment hâte qu’ils soient à nouveau verticaux car l’accastillage de mât à ras du sol peut provoquer des envies et je n’aimerai pas. Ils seront bien plus en sécurité à leurs places.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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