Journal de bord de l'Harmattan
Dimanche 21 Juin 2020 Ă  17h00 TU, 19h en France - A Cormeilles en Vexin
N° 1272 - Les miracles de la mĂ©canique



Bonjour Ă  tous,

Zzz, zzz, zzz, zzz, boum, crac, bang, un énorme nuage de fumée ! Hourra, mon moteur vient de péter ! Quel immense cadeau, quelle grande satisfaction, mais c’est normal, c’est la fête des pères. C’était l’objectif du weekend, arriver à remettre en marche le moteur de mon groupe électrogène. Quel grand moment, ce soir je vais me coucher rempli de bonheur. C’est bête, certain vont penser qu’il ne m’en faut pas beaucoup, mais c’est comme toujours, ma fameuse passion de réussir.

Pourtant ce n’était pas gagné, le problème était arrivé à Panama. Un peu par négligence, beaucoup par le fait que c’est très difficile, je n’avais pas changé la petite roue à aube de la pompe d’eau de mer de ce moteur. Elle est placée à l’arrière du groupe, contre une paroi et est totalement inatteignable. Du coup la pompe est tombée en panne, j’avais essayé de réparer sans succès mais ce faisant l’eau de mer avait pénétré dans le moteur et bloqué la soupape d’échappement. Le culbuteur la poussait et c’est le piston qui la faisait remonter !!!

J’ai dû la changer ainsi que son siège et faire rectifier les deux soupapes. En effet c’est un monocylindre. Grace au confinement j’ai pris le temps de mettre mon groupe en pièces détachées puis j’ai tout rapporté à la maison. Le groupe a 900 heures et il méritait une révision complète.

J’ai dû fabriquer un portique et monter un treuil afin de pouvoir travailler sur l’appareil à hauteur d’homme. J’ai tout refait à neuf, aussi, après avoir remonté la question se pose toujours « le moteur va-t-il redémarrer ». Il faut remplir puis purger le circuit de refroidissement primaire, solutionner les fuites. Ensuite il faut également purger le circuit de gasoil et solutionner les fuites. Aussi, lorsque le moteur pète et se retrouve entouré de fumée le bonheur est grand, c’est la satisfaction d’avoir réussi.

Je décide cette fois de maintenir le démarreur et de lancer vraiment le moteur. Ça pète, ça tousse puis le moteur part comme une fusée dans un grand bruit de piston affolé car il doit tourner immédiatement à trois milles tours minutes pour fabriquer du 50 hertz. Heureusement Francine est là et saute dessus pour le maintenir sur l’établi. Le groupe fait des bonds, il n’a qu’une idée, se sauver. Je me précipite pour débrancher l’alimentation électrique, tous les outils sont au sol, nous avons vraiment eu chaud.

Cette semaine je vais le sortir à l’extérieur, refaire le circuit d’eau de mer et ensuite je vais pouvoir entreprendre des tests plus approfondis. Il faut qu’il tourne quelques heures avant que je le réinstalle dans le bateau. Je vais ensuite pouvoir m’attaquer au déssalinisateur que je dois entièrement réviser également.

Je suis totalement contre le fait de déboulonner les statuts mais c’est malheureusement un travers de l’être humain. Depuis la nuit des temps l’homme a décapité des statuts, démoli des temples et pillé les lieux de culte. Les raisons invoquées sont multiples, changement de pouvoir, domination des envahisseurs, religion, idéologie … Mais c’est toujours un grand dommage. De la même façon qu’on ne peut supprimer le racisme en supprimant le mot « race », on ne peut changer l’histoire en abattant les marques de celle-ci.
Au contraire, il faut préserver ces témoins afin d’entretenir le souvenir. J’estime que ceux qui déboulonne des statuts aujourd’hui ont un rapport, peut-être lointain, mais un rapport tout de même avec ces talibans qui, en mars 2001, ont détruits à coup d’explosifs les inestimables Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan. C’est une énorme perte pour l’ensemble de l’humanité.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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