Journal de bord de l'Harmattan
Mardi 26 Mai 2020 Ă  15h00 TU, 17h en France - A Cormeilles en Vexin
N° 1270 - Un trĂ©sor est cachĂ© dedans



Bonjour Ă  tous,

Hé oui, me revoilà ! Quelle vie différente que ces deux mois passés sur Harmattan à Port Saint Louis du Rhône ! Au bateau c’est la solitude, une vie réglée comme du papier à musique, avec beaucoup de temps pour méditer, beaucoup de temps pour lire, beaucoup de temps pour écrire. Ici tout va beaucoup plus vite, la méditation, la lecture et l’écriture n’ont plus vraiment leur place, ce sont des loisirs presque inaccessibles.

Mais me plaindre serait mal venu, c’est moi qui choisi mes occupations, personne ne m’impose quoi que ce soit. Finalement si, je pourrais me plaindre d’une chose, c’est de la rotation de la terre. En effet, si celle-ci mettait 48 heures pour effectuer son mouvement de rotation complet sur elle-même nous aurions deux fois plus de temps pour vaquer à nos activités.

Ce serait super mais il faudrait pour cela remonter à la formation de la terre car ce phénomène est lié à la conservation du moment cinétique, il ne peut donc plus évoluer.
Nous devons donc arriver à caser ce que nous voulons faire dans le temps imparti, c’est compliqué, il faut élaguer. Bon, j’arrête là car j’ai l’impression de faire du Jean Claude Van Damme !

Il y a le travail au bureau, qui n’est pas réellement du travail car c’est une passion. Il m’apporte énormément de satisfactions. Et puis, comme beaucoup l’ont redécouvert avec le confinement, la vie à la maison est un réel bonheur, surtout à cette saison où le temps est au beau perpétuel.

Pour ma part, je vois sans cesse des améliorations à y apporter et j’attaque régulièrement de nouveaux chantiers. Avec ce beau temps ce sont essentiellement des travaux d’extérieur, de la peinture et beaucoup de jardinage. Je désherbe et je plante en permanence. Je bêche, je pioche, je retourne la terre comme les fils du célèbre laboureur. Tous les soirs, au moment où je me couche, je savoure le trésor qui y est caché, la satisfaction du travail accompli.

J’ai entrepris de planter une haie d’arbustes fruitiers, des framboisiers de toutes les couleurs, des muriers de toutes les couleurs, des groseillers de toutes les couleurs, des cassis… Aussi je dois creuser une tranchée de trente centimètres de profondeur sur 70 cm et de 15 mètres de long.

C’est hyper dur, la pelouse est plantée depuis trente ans, c’est de la glaise et les racines d’arbre grosses comme mes bras sont nombreuses. Le premier jour je n’ai fait qu’une soixantaine de centimètres. Depuis j’arrose copieusement le soir puis je recouvre d’une bâche. Cela m’aide un peu mais à 70 ans ce genre de travail est épuisant et la nuit j’ai du mal à dormir tellement je suis douloureux.

Tous ces travaux de jardinage sont à la mode. Je crois que beaucoup ont compris que cette année une bonne partie des vacances vont se passer à la maison. Du coup les jardineries sont prises d’assaut, il faut faire la queue pour pouvoir y pénétrer, les produits sont dévalisés et le rayon piscine fonctionne à plein. Pendant le confinement je rêvais d’une virée à Etretat ou Honfleur avec une bonne sole meunière dans un restaurant en bord de mer mais cela m’a passé un peu, je suis tellement bien chez moi.

En attendant le virus fait moins parler de lui, de plus en plus souvent les comportements se relâchent et comme l’incivilité est le propre de l’humanité, on commence à voir les masques dans les caniveaux. Après la pénurie totale, on en importe des milliards qui vont mettre 450 ans pour se dégrader dans la nature ! Malheureusement c’est encore une fois dans la mer que tout va se finir.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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