Journal de bord de l'Harmattan
Samedi 21 Mars 2020 Ă  17h00 TU, 18h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1256 - Les cases Ă  cocher



Bonjour Ă  tous,

J’espère que pour vous le weekend se passe bien. La « Saturday Night Fever » va être un peu difficile à organiser, surtout pour ceux dont le confinement est totalement solitaire. Mais un petit apéro sera le bienvenu, avec modération bien entendu. Et puis demain c’est dimanche, la grasse matinée va être de rigueur et le menu du déjeuner amélioré avec peut-être une entrée d’asperges, c’est la pleine saison. Et puis, pour la première fois de l’année, des fraises en dessert, des françaises bien sûr.

De mon côté tout se passe bien, je n’arrive pas à faire tout ce que j’aimerai, les journées sont trop courtes. Heureusement j’ai ma « To Do List », ma liste des « à faire » avec les cases à cocher. Comment a-t-on pu exister avant l’invention des cases à cocher ? On s’en sert en permanence, quel plaisir de cocher une case en se disant « ça, c’est fait ! ». Par contre lorsque l’on « coche toutes les cases » les sentiments peuvent être très différents, soit le total bonheur, soit la totale déception !

Il faut faire un beau carré en début de ligne et lorsque les conditions sont remplies, que le travail est effectué, on doit y appliquer, non pas une vulgaire croix bien entendu, mais une belle coche. Une sorte de V avec la patte de gauche assez petite et qui ne déborde pas la case et la patte de droite légèrement arrondie, longue et en forme d’aille de mouette.

Attention pour rester dans les règles de l’art, la coche doit être de couleur verte. Heureusement les fameux stylos à bille des années 70 reviennent à la mode, vous savez les collectors « Bic quatre couleurs » avec du rouge, du bleu, du noir et du vert. Les vrais, les stylos originaux possédaient une grosse boule à leur partie supérieure. Malheureusement dans les copies d’aujourd’hui on a oublié cette boule.

A quoi pouvait bien servir cette boule ? A composer les numéros de téléphone pardi ! A l’époque il n’y avait pas les GSM, tous les téléphones étaient équipés d’un cadran rotatif avec 10 trous dans lesquels on pouvait insérer l’index ou d’une façon bien plus pratique, la fameuse boule. Outre le « combiné » en forme de banane avec le micro côté fil (en forme de ressort) et l’écouteur de l’autre côté, sur l’arrière un petit support permettait de stocker un second écouteur que l’on pouvait plaquer sur l’autre oreille lorsque la liaison était mauvaise.

A l’époque ces téléphones n’avaient pas de mémoire, on ne pouvait pas créer de « contacts ». Il fallait donc pour chaque appel composer tous les numéros en tournant le cadran jusqu’à la butée. Les demandes de raccordement étaient très nombreuses et il fallait attendre de très nombreux mois, et même des années si l’on était isolé, pour voir enfin arriver la ligne et le fameux téléphone.

Aussi la numérotation devenait de plus en plus complexe et le nombre de chiffres à composer avant d’être de 10 comme aujourd’hui était passé par 6 puis par 8. Des « sachants » avaient estimé que l’humain était capable de retenir quatre chiffres mais pas plus. On avait donc gravé en face de chacun des 10 trous du cadran, outre les chiffres de 1 à 9 ainsi que le zéro, 2 ou trois lettres de l’alphabet, 1, 2 ABC, 3 DEF, 4 GHI, 5 JKL, 6 MN, 7 PRS, 8 TUV, 9 WXY, 0 OQ.

On remplissait des petits répertoires téléphoniques dans lesquels on notait les numéros sous la forme « ODEON 23 36 », c’était plus facile à retenir que « 03 30 23 36 ». Je me souviens d’un autre qui était celui de la patronne de ma grand-mère, « BOTZARIS 72 37 ». Je ne garantie pas les 4 derniers chiffres mais je me souviens encore de ce fameux mot « Botzaris » qui fut un Maréchal des Logis du régiment Albanais de l’Armée Française entre 1807 et 1823 et accessoirement une station de métro de Paris sur la ligne 7 Bis.

En attendant les travaux sur mes réservoirs avancent gentiment et surtout je me régal avec ma liseuse. Ce n’est que dans des situations de confinement, telles que maintenant ou lors de grandes traversées transocéaniques que j’ai le temps de lire. Je télécharge en quelques secondes des livres à moins de 5€ et je m’évade pour quelques heures.

A bientĂ´t
Jean-Louis

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