Journal de bord de l'Harmattan
Jeudi 19 Mars 2020 Ă  15h00 TU, 16h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1254 - Au combat une armĂ©e dĂ©sarmĂ©e

Bonjour Ă  tous,

Franchement je n’arrive pas à comprendre, notre Président nous a répété à loisir que nous sommes en guerre, nos soldats sont au combat, face à l’ennemie, mais ils sont totalement désarmés, à la merci de celui-ci !!! Cette situation est intolérable.

Depuis des semaines nous entendons parler du manque de masques, les médecins de ville consultent sans pouvoir prendre aucune précaution avec le risque de tomber malade alors que nous avons tant besoin d’eux. C’est la même chose dans les hôpitaux, tous les professionnels de santé affrontent l’ennemie sans moyen de se protéger.

Le ministre de la santé nous a affirmé lundi, les yeux dans les yeux, que les masques seraient livrés dès mardi dans les 25 départements les plus touchés et dès mercredi sur l’ensemble du territoire mais ce matin, jeudi, nos professionnels de santé n’en ont toujours pas.

J’ai l’impression que nos chefs de guerre sont des généraux d’opérette. La guerre doit être menée par des militaires, ce n’est pas le travail des politiques. J’en veux pour preuve ce confinement qui aurait dû démarrer bien plus tôt mais que l’on a voulu retarder pour maintenir les élections municipales. Oui, je suis un peu énervé aujourd’hui, cela me met hors de moi.

La pénurie de masque serait le résultat de vols massifs. D’une part, puisque ces masques sont réellement vitaux, ils devraient être surveillés comme le lait sur le feu, leur transport devrait être effectué par l’armée jusque chez les personnels médicaux qui en ont un cruel besoin. D’autre part les vols sont criminels, ils auront pour résultat de décimer les populations. Ces voleurs sont des traitres à la Nation, ils devraient être recherchés et punis comme le sont les traitres en temps de guerre.

J’ai une admiration sans borne pour le personnel de santé. Je ne dis pas cela pour être dans l’air du temps, c’est au contraire totalement ancré en moi suite à mes multiples stages dans les hôpitaux. J’ai d’ailleurs souvent évoqué ce sujet dans les pages de ce blog. Leur humanité, leur compassion, leur empathie m’ont toujours impressionné.

Je sais que ce moment est très difficile pour eux, d’une part ils manquent des armes indispensables pour lutter contre l’épidémie mais, en plus, devant le manque de moyens de réanimation ils doivent établir des critères de sélection entre les malades qu’ils vont autoriser à vivre et ceux qu’ils vont devoir laisser mourir.

C’est terrible pour un médecin qui a fait le serment d’Hippocrate de refuser la vie à un malade du fait que les moyens pour le sauver ne sont pas suffisants en nombre. Quel débat ! Aux Etats Unis on laisse mourir tous ceux qui n’ont pas les moyens de payer ! Et ils sont extrêmement nombreux car une très grande majorité de la population n’a ni une assurance maladie ni l’argent pour payer les soins. Comment peut-on accepter cela ?

En France nous sommes par contre sur une autre extrémité, nous soignons la terre entière alors que nous n’en avons pas les moyens. Souvent je me retrouve dans des salles d’attente à l’hôpital publique dans lesquelles il y a toutes les couleurs de peau et où l’on entend parler toutes les langues du monde. Cette générosité est louable mais c’est impossible, cela a un coût que l’on ne peut malheureusement pas financer.

La gestion du système de santé est aussi calamiteuse que le reste de l’argent publique, va-t-on réussir à trouver un jour un gouvernement qui s’attellera à redresser tous ces disfonctionnements ?

A bientĂ´t
Jean-Louis

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