Journal de bord de l'Harmattan
Vendredi 19 Juillet 2019 Ă  17h00 TU, 19h en France - Dans le TGV Aix / Paris
N° 1228 - Des aventures extrĂŞmes (19/07/19)

Bonjour Ă  tous,

Une fois de plus le Marseillais Franky Zapata m’a épaté le 14 Juillet, debout sur son flyboard, en paradant à une cinquantaine de mètres au-dessus de la tribune présidentielle. Il est pourtant très difficile de réussir en France. Désirant renouveler l’exploit de Louis Blériot le 25 Juillet 1909, il avait travaillé à la traversée de la Manche en flyboard.

Mais pour cet exploit il doit se ravitailler deux fois en vol. Malheureusement la préfecture maritime de la Manche a donné un avis défavorable alors que le CROSS était favorable au projet. C’est bien Français ! Il avait déjà failli quitter la France suite à une interdiction de vol de la part de l’Aviation Civile. On ne ferait pas mieux si l’on voulait faire fuir nos meilleurs cerveaux à l’étranger !

Je crois que la tentative va avoir tout de mĂŞme lieu mais en se ravitaillant sur des plateformes flottantes. Ce sera beaucoup moins fun !

Une autre aventure extrême me laisse admiratif, c’est l’expédition Planète Méditerranée que Laurent Ballesta prépare depuis dix huit ans. Ils sont quatre à vivre pendant un mois dans des conditions leur permettant de plonger à plus de 100 mètres de profondeur entre Marseille et Nice sans paliers de décompression. Commencée le premier Juillet ils ne ressortiront que le 28.

J’ai eu l’occasion il y a un mois d’admirer à quai cette merveille de technicité qu’est la station bathyale leur permettant cet exploit. Elle est composée d’une barge sur laquelle se trouvent différents modules. En tout premier lieu un module de vie constituée d’une capsule pressurisée à 13 atmosphères avec de l’oxygène et de l’hélium. C’est ce gaz qui donne à Laurent Ballesta ce timbre de voix si particulier lors des interviews.

Il faut arriver à supporter la promiscuité pendant un mois dans cette capsule de 5 m² ! Elle est reliée à un module vestiaire et douche de 3 m² lui-même relié à un puits de plongée composé essentiellement d’une tourelle ascenseur permettant de descendre les plongeurs à une profondeur de 120 mètres.

L’intérêt de cette expédition est qu’elle permet aux plongeurs équipés de scaphandres recycleurs qui ne font aucun bruit (pas de bulles) de plonger tous les jours et d’explorer les fonds pendant plusieurs heures contre pas plus de dix minutes aujourd’hui suivies de plusieurs heures de paliers de décompression.

De nombreuses sorties sont ainsi prévues tout le long de la côte et cette énorme autonomie en plongée va permettre d’approfondir nos connaissances, d’analyser les effets des rejets polluants aux larges des grandes villes, de contrôler le rejet des fameuses boues rouges de Gardanne, de visiter en détail le Natal, un paquebot poste coulé en 1917 au large de Marseille et dont la légende prétend qu’il contient des lingots d’or…

Laurent Ballesta souhaite que les retombés de cet exploit permettent au grand public de découvrir toute la beauté des grands fonds marins et ainsi de prendre conscience de la nécessité de protéger la mer.

Je rentre d’une dizaine de jours passés sur le réservoir d’eau d’Harmattan. Il avance bien, je suis en train de stratifier l’extérieur. Comme j’arrive à Paris un peu avant 20 heures j’avais envisagé dîner sur les Champs Elysées mais avec la finale de foot africain ce n’est pas possible car il va encore y avoir du grabuge.

C’est énervant, il n’y a plus aucun civisme en France. Qu’on ne soit pas content, qu’on soit content, qu’on fasse la fête, qu’on soit heureux, il faut casser, mettre le feu, piller, saccager, voler, détruire … Les décharges sauvages pullulent, deux tiers des mégots de cigarettes fumées sont jetés dans la nature, parfois en déclenchants des incendies ravageurs avec la sècheresse actuelle …

Heureusement que ces aventuriers un peu fous nous font rêver. Ne les poussons pas à s’exiler, au contraire faisons tout pour les aider et les retenir en France !

A bientĂ´t
Jean-Louis
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