Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 16 Sept 2018 17:00:00 - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1191 - Aux petits soins pour Harmattan



17h00 TU, 19h00 en France

Bonjour Ă  tous,

Je vous ai laissé alors que mon OUIGO entrait en gare d’Aix en
Provence. Je suis un peu stressé, vais-je retrouver ma Clio jetée dans
un fossé quinze jours plus tôt. Le train s’arrête, je descends sur le
quai et un petit portillon permet de sortir directement sur le parking
sans entrer dans la gare.

Je remonte tout le parking en tirant ma valise, j’arrive à l’immense
portail en fer forgé qui donne sur le boulevard circulaire. Je
reconnais bien les lieux, c’est par là que je suis venu. Je marche un
certain temps pour retrouver la bretelle qui permet, en sortant de
l’autoroute, de monter sur ce boulevard circulaire. J’ai laissé ma
voiture ici. Il y a pas mal de voiture, je ne connais pas mon numéro
d’immatriculation.

J’actionne ma télécommande mais aucune voiture ne me fait un petit
signe de clignotant. Je cherche mieux, j’analyse avec attention toutes
les petites voitures blanches mais je dois me rendre à l’évidence, ma
Clio n’est plus là. Quelle tuile ! Je suis très mal. Que faire, il n’y
a pas de police par ici.

Je réfléchie un peu, la gare est construite au-dessus de l’autoroute,
c’est un grand camembert avec un boulevard circulaire qui l’encercle.
Serait-elle symétrique ? J’appelle mon copain Jacky qui connaît bien
cette gare, il me dit qu’il y a un côté arrivé et un côté départ, je
n’y comprends rien mais je comprends que cette gare doit être
symétrique. Peut-être suis-je du mauvais côté.

Je dois tout retraverser et finalement je retrouve ma Clio stationnée
sur la bretelle opposée. Lorsqu’elle me fait un petit clignotement de
clignotants je suis aux anges. Quel bonheur ! Il ne faut pas
grand-chose pour éclairer une soirée. Dans une station-service
j’achète une salade et deux pêches, la vie est belle. Sur Harmattan
tout va bien, il me faut une petite heure pour le remettre en marche
puis je dîne et je me jette dans la couchette, mort de fatigue.

Depuis trois jours, je travaille sur Harmattan. Je vais beaucoup moins
vite qu’il y a 10 ou 20 ans mais tranquillement le boulot avance tout
de même. Avec l’âge c’est plus difficile, la fatigue est tout de suite
là. J’ai nettoyé à la disqueuse la pointe avant de la quille, une fois
la « blessure » au propre les dégâts paraissent beaucoup moins
importants et les séquences de la réparation se dessinent. Je dois
trouver un soudeur car la quille est ferraillée, un peu comme du
béton. Il faut remettre en ligne ces ferrailles et les ressouder.

J’ai enfin pu sortir l’injecteur du groupe électrogène. J’ai eu du
mal, j’ai dû utiliser du « Dégrippe tout » et surtout laisser agir.
C’est un travail que j’aime même s’il n’est pas facile car il faut
faire preuve de beaucoup de patiente. Par contre je ne peux utiliser
dans l’état mon outil pour prendre les compressions. Je dois faire
fabriquer une bride d’adaptation.

J’ai également réussi après bien des efforts à extraire les
passes-coque que je désirais retirer. J’ai démonté le groupe froid de
mon frigo principal car il est totalement HS. Et puis entre deux, je
range, je trie, je jette … Le ferrailleur est venu enlever mes trois
cents kilos de chaîne de mouillage rouillés. Et puis j’ai dû descendre
les deux dernières batteries de servitude, elles étaient tellement
chaudes qu’elles auraient pu mettre le feu au bateau.

Tout avance bien, j’ai maintenant hâte de descendre mes échafaudages
pour attaquer la réparation de la coque. Mais il faut pour cela que la
remorque que j’ai commandée soit livrée. En attendant vendredi je pars
pour Imola voir la fameuse moto. J’ai hâte.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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