Journal de bord de l'Harmattan
Wed, 16 May 2018 23:00:00 - 32°23’N 64°40’W
N° 1135 - Atterrissage aux Bermudes

19h00 heure locale, 23h00 TU, 24h00 en France


Bonjour Ă  tous,

Toute la journée d’hier et toute cette nuit Harmattan a marché comme
un avion. Quel bonheur de sentir son bateau ouvrir l’eau et glisser
rapidement avec uniquement de très légers mouvements de tangage et de
roulis. A chaque fois je suis étonné. Qu’il marche bien ce bateau !
Certainement le travail réalisé sur la carène à Linton Bay y est pour
quelque chose.

Mais ce matin à 6 heures, alors que je ne suis plus qu’à 70 Miles des
Bermudes, patatrack le vent faiblit et tourne. Quelle mouscaille,
j’espérais bien être à quai en fin d’après-midi. J’envoie le moteur
pour progresser un peu mais voilà que le courant s’en mêle et me tire
par les pieds Ă  la vitesse de 0,8 NĹ“uds.

Malgré tout j’avance, le vent revient un peu mais il est maintenant
très sur l’arrière et beaucoup moins efficace. Le grand challenge du
jour est d’arriver avant la nuit dans le port, sinon il va falloir à
nouveau passer une nuit en mer à faire des ronds et je n’en ai pas du
tout envie.

Je viens de finir de déjeuner, je range tout et sors dans le cockpit.
Surprise ! Les Bermudes sont là. Ce qui me marque tout d’abord ce sont
toutes ces petites maisons aux façades blanches. J’ai l’impression de
me trouver en mer Egée et d’arriver sur une île Grecque. Je vois une
longue bande de terre faite de petites collines qui doivent atteindre
une centaine de mètres d’altitude.

Au fur et à mesure que j’approche je distingue également des endroits
boisés. Je passe l’après-midi à longer la côte de l’île Hamilton.
L’endroit à l’air riche, je ne suis plus en Amérique Centrale ou à
Cuba ! Ce que j’avais pris pour des petites maisons sont en fait de
belles demeures ou des immeubles rutilants. Par endroit la cĂ´te est
bordée de longues plages de sable blanc.

Le vent est revenu en fin de matinée mais j’ai continué à aider au
moteur afin d’être sûr de me présenter à l’entrée de la passe Nord Est
avant la nuit.

Je reprends l’écriture à 20h45. Je suis mort et je n’ai qu’une idée,
aller dormir. Je suis arrivé devant la passe vers 17 heures trente,
j’ai appelé le port à la VHF et pendant plus d’une heure j’ai subi un
interrogatoire incroyable pour enfin avoir la permission d’entrer.
J’ai vraiment failli repartir sans entrer.

Puis j’ai encore dû attendre et subir un contre interrogatoire à la
douane. Je viens enfin de mouiller et je vais pouvoir me détendre. Il
n’y a pas de marina, cela va être difficile de faire de l’eau. Enfin
je verrai tout cela demain. Dormir. Dormir. Dormir.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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