Journal de bord de l'Harmattan
Tue, 01 Mai 2018 23:00:00 - A la marina Hemingwa
N° 1121 - Les relations intergĂ©nĂ©rationnelles



19h00 heure locale, 23h00 TU, 1h00 J+1 en France
23°05’N 82°30’Wy

Bonjour Ă  tous,

Hé bien nous sommes déjà au mois de mai, que les aiguilles tournent vite !!!

Ici, Ă  Cuba, le premier mai est la fĂŞte nationale par excellence. On
m’a prévenu de ne surtout pas me rendre à La Havane aujourd’hui, il y
a plein de manifestations, de défilés, tout est parait-il bouché.

Mais j’ai du travail à bord et puis je suis bien ici pour prendre un
peu le temps de me reposer, de lire et de discuter avec les copains.
Un quatrième bateau français attend les bonnes conditions pour filer
sur les Açores.

Lorsque j’étais plus jeune, j’ai toujours préféré côtoyer les anciens
plutôt que les jeunes de mon âge. J’aimais bien leurs réflexions, le
recul qu’ils avaient par rapport aux évènements, par rapport aux
choses de la vie, par rapport Ă  la marche du monde.

Malheureusement les anciens maintenant se font de plus en plus rares
ou bien ils ont un peu perdu la mémoire. Mais, depuis quelques années
j’ai de plus en plus de plaisir à passer du temps avec les jeunes.
J’adore écouter leurs idées, certains ont déjà bien réfléchi sur
l’évolution du monde, c’est passionnant.

C’est le cas de mes deux petits voisins Italiens. Ils ont dans les 25
ans je pense, Lorenzo vient de finir des études d’architecte et Renée,
la fille (je précise car c’était le prénom de mon père) est en train
de terminer des études de psychologue. Comme quoi il n’y a pas que des
va-nu-pieds sans cervelle qui naviguent.

Je peux passer des heures avec eux à discuter, à comparer nos idées, à
refaire le monde. Lorenzo est étonnant car bien qu’étant architecte il
ne veux pas construire, il prétend qu’il ne faut plus construire mais
remettre en état tous les logements inoccupés. C’est un peu rêveur
mais pas idiot, cette idée mérite d’être exprimée.

Renée est le Capitaine. Elle a barré ce bateau acheté aux Etats Unis
pendant 30 heures d’affilé pour arriver ici. Moteur en panne, ils ont
dĂ» appeler la marina pour rentrer dans cette passe difficile. Ils sont
de Naples et nous avons beaucoup parlé de l’Italie et de ses problèmes
en particulier avec la Mafia.

Ils sont ici depuis 3 Ă  4 mois et connaissent bien les lieux. Ils
passent leur temps à travailler sur le bateau et à le préparer pour le
ramener en Méditerranée. Ils voulaient découvrir Cuba pour voir
comment les gens pouvaient vivre malgré toutes les restrictions qu’on
leurs impose.

Dans la marina il y a une « épicerie ». C’est étonnant, il y a très
peu de produits mais lorsqu’un produit est là, la quantité dans les
rayons est énorme. Il n’y a aucun légume, aucune crudité, pas de
laitages, pas de fromage, pas de beurre, aucun produit périssable car
rien n’est géré. Ce ne sont que des boîtes de conserve, des sauces, de
l’huile, des gâteaux secs, du papier hygiénique …

On sait que c’est comme cela dans ces pays où tout est planifié par
l’état mais le voir est toujours étonnant. Mes petits voisins me
disent à chaque fois que si un produit qui m’intéresse est là (des
œufs sur le marché par exemple), je dois le prendre immédiatement car
on ne sait jamais quand on en reverra Ă  nouveau.

A bientĂ´t


Jean-Louis
Sommaire
Commentaire
Précédent
Suivant