Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 05 Apr 2018 00:00:00 - A Panamarina
N° 1097 - Un retour Ă  Panama difficile

2h00 J+1 en France

Bonjour Ă  tous,

Comme à chaque fois, le retour au bateau est difficile. J’ai
l’impression que cette fois j’ai été encore plus servi que d’habitude.
Avant de se mettre au bateau, toute personne normalement constituée
devrait y réfléchir doublement. Si tu n’aime pas les emmerdes, alors
oublie le bateau !

Les ennuis ont commencé à la descente d’avion. Non, plus exactement
une fois les formalités et surtout la douane passée. En effet cette
fois-ci je n’ai pas eu d’ennuis alors que je rapportais pas mal de
pièces de rechange pour Harmattan. Mais la fatigue est là et la marina
se trouve à 140 kilomètres, dans un endroit paumé.

Il n’y a pas beaucoup de solutions en fin d’après-midi. C’est le taxi
(100 euros) ou bien louer une voiture. J’ai réservé chez Budget, pour
100 Euros je vais l’avoir 5 jours. C’est un super plan mais lorsque
j’arrive au comptoir le gars me sort une facture de 300 € ! Je suis
fou. C’est du vol. Je change de comptoir, paye au final plus cher mais
j’ai moins l’impression de me faire avoir.

La route est longue, encombrée, sinueuse, finalement j’arrive à 21h30.
Quelle longue journée ! Je me suis levé il y a 22h30, j’ai hâte de
voir dans quel état se trouve Harmattan. J’ai une idée fix, m’allonger
et dormir. J’arrive à trouver un garçon de la marina pour me conduire
à mon bateau d’un coup d’annexe.

La première impression est bonne, il est propre, pour une fois il n’y
a rien de cassé. Il n’y a pas non plus de moisissures, tout à l’air
bien sec. Mais la tension batterie me saute aux yeux : 6,8V !!!! Ce
n’est pas beaucoup ! Je sais immédiatement qu’elles sont mortes. Une
batterie qui a été en décharge profonde est morte, elle ne reprendra
au maximum que 80% de sa capacité. C’est un billet de 1000 Euros !

C’est un gros problème car je suis au mouillage, il n’y a pas de quai,
pas de possibilité d’apporter du 230V pour recharger. Je suis dans
l’incapacité de démarrer le moteur ou le groupe électrogène. Pas de
courant, pas de lumière, pas d’eau, pas de WC, pas de frigo …

Je dors très mal. Dès les premiers rayons de soleil je me mets au
travail. Il faut comprendre ce qui arrive. Avec le jour les panneaux
solaires donnent et la tension remonte un peu mais pas suffisamment.
Le moral est au plus bas. Encore une fois je me dis que je n’ai plus
l’âge pour assumer tous ces problèmes. J’essaie de démarrer le groupe
électrogène mais il est tombé en panne pendant mon absence et je ne
peux compter sur lui.

Je passe la matinée dans ma salle machine à essayer plusieurs
solutions. Tout d’un coup j’entends le bruit d’une fuite. Je cherche
pendant trois quarts d’heure avant de comprendre. C’est une batterie
qui dégaze ! Je pose la main sur elle, elle est bouillante. C’est elle
la coupable. Mon moral se redresse en flèche et atteint soudain un
sommet.

Que c’est bon ! En fait le parc se chargeait pendant la journée grâce
aux panneaux photovoltaïques mais toute l’énergie était transformée en
chaleur par cette batterie. Je la sors du parc et petit Ă  petit la
tension remonte. J’essaie différentes combinaisons et une demi-heure
plus tard mon moteur arrive à démarrer. Je suis sauvé.

Maintenant il va falloir arriver Ă  envoyer ce petit mot. Ici, Ă 
Panamarina nous sommes au milieu de la forĂŞt vierge, loin de tout. Il
n’y a pas de WIFI, le GSM est quasi inaccessible, Movistar ne passe
pas et Claro très mal et je n’ai pas rechargé ma carte SIM.

A bientĂ´t


Jean-Louis


"bonjour mon ami,
je viens de remonter le temps...j'ai lu attentivement tes mails depuis le 5 avril... que d'aventures promptement maitrisées... les joies du bateau n'ont pas de limite et quand tu largueras les amarres ce sera à nouveau l'extase du plaisir retrouvé;
prends bien soin de toi et de ton bateau
a bientĂ´t sur ton blog
bernard"


Envoyé par LANNION le 17-04-2018 à 14:11

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