Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 30 Nov 2017 16:00:00 - A Cergy Pontoise
N° 1074 - Retour Ă  la vie trĂ©pidante

18h00 en France, 16h00 TU.


Bonjour Ă  tous,

Ayant atterri à 13h05 le lundi 20, dès 15 heures 30 j’étais à mon
bureau en mode travail. Quelle différence de vie ! Quelle différence
de culture ! Quelle différence d’ambiance !

J’ai l’impression qu’ici les aiguilles du temps tournent beaucoup plus
vite, les secondes, les minutes, les heures n’ont plus la même
dimension. J’ai trois cent mille (suivi d’un adjectif numéral cent ne
prend pas de s !) choses à faire, j’arrive tôt le matin à mon bureau
et lorsque je rentre le soir j’ai l’impression de ne pas avoir touché
terre de la journée.

Pourtant oĂą plus exactement Ă  cause de cela cette vie me passionne. Je
me régal, je crée, j’organise, je gère, en fait je vie. J’ai retrouvé
ma famille, au bureau mon épouse, mes deux garçons et mon gendre. J’ai
retrouvé également mes petits enfants que j’aimerais voir plus encore.
Et puis j’ai retrouvé avec bonheur ma maison si agréable à vivre après
les travaux réalisés en début d’année.

C’est déjà la fin de l’année, Noël approche à grands pas, le froid est
là et je dois m’y accoutumer, quelle différence avec les températures
atteintes à Panama ! Mais j’aime également l’hiver, les soirées au
coin du feu et les fêtes de fin d’année.

Je dois également gérer mes problèmes de santé. Deux nouvelles lésions
me paraissaient suspectes. Je les ai photographiées et j’ai envoyé un
mail hier après-midi au service des cancers de la peau à l’hôpital
Saint Louis. Une demi-heure après je recevais un mail pour un
rendez-vous aujourd’hui en urgence entre deux consultations.

Ce sont bien des cancers spinocellulaires et on va me les retirer en
urgence le 19 décembre. Lorsqu’on est greffé le corps ne se défend
plus normalement et il faut aller très vite. Ces cancers peuvent
métastaser dans les poumons ou les os, l’important est de les prendre
de vitesse.

La plus part du temps les dialysés attendent la greffe comme une
délivrance. Mais chacune des méthodes de traitement de l’insuffisance
rénale chronique en phase terminale ont leur plus et ont leur moins.
Pour ma part j’ai mené une vie plus que normale en étant dialysé et
avec le recul je pense que j’aurais pu vivre encore deux ou trois ans
la dialyse.

Ayant la peau claire et les yeux bleus je suis particulièrement
sensible aux cancers de la peau. Le Docteur Verger m’avait prévenu, il
m’avait dit que le risque le plus important lorsqu’on était greffé et
donc immunodéprimé était le cancer de la peau.

Tant que c’est à ce niveau j’arrive à gérer. Je me surveille
énormément, j’arrive maintenant à détecter très tôt les anomalies et
avec la réactivité quasi instantanée du service de cancer de la peau
de l’hôpital Saint Louis je suis en pleine confiance. La seule
question que je me pose est « est-ce que cela ne va pas s’amplifier
dans les années à venir ? »

Mais j’ai l’habitude de vivre au jour le jour et je ne vais pas me
prendre la tĂŞte avec cela. Bien au contraire cette situation me pousse
Ă  profiter Ă  fond encore plus de chaque jour qui commence.

Justement, la semaine prochaine c’est le salon du bateau. Comme tout
les ans le premier jour, samedi soir nous allons faire la fĂŞte chez
Cyril avec, entre autre, Pierre-Yves et Maurice. Puis lundi je vais
visiter ce salon et vendredi 8 je dois passer la journée sur un stand.

Ensuite les fêtes de fin d’année vont arriver très vite, beaucoup de
bonheur en perspective ! En attendant j’ai pris le RER et le métro
pour me rendre à l’hôpital. Vêtu de mon polaire rouge et de mon bonnet
rouge tous les enfants me prennent pour le Père Noël, c’est trop
sympa, les grands sourires et les petits signes complices me
ravissent.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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