Journal de bord de l'Harmattan
Mon, 30 Oct 2017 23:00:00 - 4°45’N 80°21’W
N° 1060 - Il Ă©tait un petit navire

19h00 heure du bord, 23h00 TU et 00h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

« Les vivres vinrent, vinrent, vinrent t’à manquer, Ohé, Ohé…. »

Non, ce n’est pas le cas à bord pour l’instant mais je dois dire que
mon petit « congélateur » est maintenant pratiquement vide. Comme vous
le voyez, je lui ai mis des guillemets car ce n’est pas vraiment un
congélateur. Il ne descend en fait que quelques degrés en dessous de
zéro et uniquement près de la longue plaque qui lui sert
d’évaporateur. Il est intégré dans la coque du bateau, avec cette eau
à 28 degrés maintenant, il a bien du mal.

Bien heureusement les liquides, jus d’orange pour le petit déjeuner et
bière pour l’apéro ne gèlent pas. Je les dispose contre les cloisons
extérieures, les places qui touchent à l’évaporateur sont réservées
aux produits achetés surgelés au moment du départ.

Je me souviens du premier avitaillement en vue d’une longue croisière,
c’était début décembre 2009 à Tenerife. Que j’ai eu du mal ! De plus,
comme j’étais dialysé je devais faire extrêmement attention aux
produits que j’emportais. J’avais tout calculé méticuleusement.

Aujourd’hui je sais et c’est beaucoup plus facile, beaucoup plus cool.
Tout d’abord je ne fabrique pas de pain à bord. Certains cuisent leur
pain pendant la traversée, beaucoup trop de complications pour moi.
Par ailleurs j’ai arrêté le pain depuis que je suis greffé car je dois
faire très attention au sel. Je prends des biscottes ou des crackers
sans sel si possible.

Cette fois j’avais prévu pour quatre semaines, c’est-à-dire jusqu’à ce
prochain vendredi. Le petit déjeuner c’est 4 crackers, de la margarine
(250gr par semaine) et 25cl de jus d’orange : il n’y a plus qu’à
prendre la calculette et faire les multiplications.

Le midi je déjeune toujours d’un plat, d’un morceau de fromage et
d’une pomme (elles se conservent sans problème pendant plus d’un
mois). Il faut surtout avoir des nouilles, du riz, des lentilles et
quelques pommes de terre puis pour courgettes, poivrons, aubergines …
Je compte 30 gr de fromage Ă  chaque repas, encore une fois la
calculette fait des merveilles. On trouve du « fromage » partout dans
le monde.

Pour la viande cette fois-ci j’ai pris du surgelé. Normalement la
conservation dans ces conditions n’est pas bonne mais comme dit Cyril,
tant que cela reste dur pas de problème. Et surtout je cuis
énormément, d’où ma hâte d’avaler un bon steak saignant au restaurant
de l’île Flamenco en arrivant.

Le soir je fais léger, une salade (une tomate ou du maïs ou des cœurs
de palmiers ou des lentilles …) et cette fois-ci j’ai trouvé des
rondelles de « salami », un peu plus grosses qu’un saucisson, qui se
gardent deux mois au frigo.

J’en avale 3 ou 4 tranches tous les soirs plus un morceau de fromage
et un dessert. Cette fois ce sont des petits pots genre pot de yaourt
avec des petits morceaux de fruit au sirop. Ils se conservent sans
être au réfrigérateur. Il y a bien entendu le vin (15 cl par jour), la
bière, l’eau, du café soluble, du thé et quelques tablettes de
chocolat. Et puis il y a les classiques, huile, vinaigre, sel, poivre,
condiments, savon, liquide vaisselle, dentifrice, papier hygiénique …

La faible brise est restée bien orientée toute l’après-midi d’hier et
toute la nuit. Ce matin Ă  6 heures elle est un peu revenue sur
l’arrière aussi j’ai mis en marche le moteur à 1100 tours. Voiles et
moteur Harmattan avance entre 4 et 5 NĹ“uds et je pense que nous allons
garder cette configuration jusqu’à Panama où j’espère arriver jeudi
matin.

Je crains de croiser des orages. J’ai commencé à rencontrer des grains
mais sans vent ils sont inoffensifs. Je me souviens d’orages
monstrueux dans l’océan Indien avec un vent qui passe tout d’un coup à
50N pendant quelques minutes. Avec 45 m² de grand voile et 65m² de
génois le bateau se couche et part comme une fusée.

Le compteur journalier affiche ce soir 124 Miles.

A bientĂ´t


Jean-Louis
Sommaire
Commentaire
Précédent
Suivant