Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 08 Apr 2017 22:00:00 - A Santiago
N° 1004 - Excursion Ă  Valparaiso



19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France.


Bonjour Ă  tous,

C’est encore une grande journée qui commence, une journée excitante,
une journée rêvée depuis l’école primaire lorsque ma maitresse, madame
André, avait prononcé ce nom à la consonance si expressive, «
Valparaiso ». « Valpo » pour les Valparaisiens, étymologiquement «
Valle Paraíso » soit en français « VallĂ©e Paradis ».

Lorsque je suis venu Ă  Santiago avec Francine au mois de Novembre,
nous n’avions pas pu y aller par manque de temps. Mais je voulais
absolument pouvoir m’y rendre, aussi c’est à 6h45 que l’alarme de mon
téléphone me sort de sous la couette.

Le bus est confortable, nous partons à 8h20. Dès la sortie de la ville
nous traversons une région aride faite de collines et de montagnes de
faible altitude. Le sol est sec, poussiéreux, caillouteux, couvert
d’herbes sèches et parsemé d’arbustes rabougris.

Puis, tout doucement, nous descendons vers la mer. La vallée qui reste
étroite devient verte. Je vois des cultures maraichères, des arbres
fruitiers et les premiers palmiers. Puis viennent les vignes parées de
leurs magnifiques couleurs automnales. La ville côtière qui jouxte
Valparaiso ne se nome-t-elle pas Vińa del Mar !!!!

Dès que j’entre dans la citée l’évidence me saute aux yeux, Valparaiso
est une vieille ville coloniale sur le retour. De nombreux bâtiments
somptueux de la fin du dix-neuvième siècle sont mal ou pas du tout
entretenus. Beaucoup se sont transformés en habitation avec du linge
qui sèche sur les façades. On a l’impression d’être dans une ville du
bassin méditerranéen.

La rodoviario, le terminal de bus, se trouve juste à côté du marché
couvert. Les odeurs sont fortes et épicées. Dès que je me promène un
peu en ville basse, je suis frappé par ce sentiment de fin d’époque,
j’ai l’impression d’être à Marseille avec toutes ces façades décorées
à l’arrache, les rideaux de tous ces petits magasins tirés et tagués.

Valparaiso c’est avant tout une énorme, une magnifique, une somptueuse
baie formant un port naturel. C’est également une bande de terre plate
« El Plan », horizontale et assez étroite formant la ville basse, la
ville administrative, commerçante, industrielle et portuaire entourée
de multiples collines (on en dénombre 44), les « cerros » auxquelles
on a accès par de nombreux funiculaires comme à San Francisco (15 à ce
jour). On les appelle ici les « Ascensores ».

La majorité de la population (environ 300 000 habitants) vit sur ces
collines couvertes de petites maisons, le plus souvent en tĂ´les de
couleurs criardes et vives. Elles forment un patchwork très
particulier et inoubliable.

Malheureusement l’ouverture du canal de Panama a tué cette ville. Son
âge d’or, ses heures de gloire se situe entre 1880 et 1914, alors que
les clippers faisaient route entre l’Atlantique et le Pacifique en
passant par le détroit de Magellan. Ils trouvaient ici tout ce qu’ils
avaient besoin après de longues semaines de mer.

Ici des fortunes énormes se sont faites, puis se sont défaites.
Comment pourrais-je ne pas aimer Valparaiso alors que pour moi
Marseille est la plus belle ville du monde et que Valparaiso est la
cité phocéenne du Chili ?

Très vite j’ai trouvé des shipchandlers … qui livrent des légumes, des
fruits, du riz, des céréales et autres approvisionnements aux cargos
de passage. Encore une fois les chiliens ont pris ce mot au sens
littéral.

Malgré cette ambiance de fin d’époque, je me sens bien ici. Malgré la
récession, malgré les difficultés, malgré la perte de pouvoir d’achat,
malgré certainement le chômage et la misère, les habitants
s’accrochent et essaient de continuer à faire vivre leur ville. Il
faut dire qu’ici le climat est exceptionnel avec un ensoleillement
constant tout au long de l’année, des températures idéales et très peu
de pluie.

A bientĂ´t


Jean Louis


"bisous de roselynevive valpairaizo"

Envoyé par roseiynedemeestere le 13-04-2017 à 15:03

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